TRANSSIBERIEN : UN VOYAGE INOUBLIABLE EN TRAIN
La bonne impression
Autant pour Moscou, j'ai tenu le challenge de vous raconter toute la visite en citant le minimum de lieux touristiques, autant pour Pékin je ne vais pas rejouer la même musique. Sans doute parce que la Cité Interdite mérite que j'y laisse quelques mots.
Vous êtes bien accrochés ? En pleine forme ? Détendus et reposés ? Non, tant pis, eh oui la visite de la Cité Interdite est un vrai exercice physique. Il faut dire qu'après tout ce qu'on avait déjà vécu, et la soirée d'hier, on était plutôt crevés --en fait là je parle pour moi, mais je suppose que les autres étaient tout aussi fatigués que moi-- et c'est à quelques mètres de l'hôtel à peine que sont déclenchées les hostilités : un puis deux petits vendeurs à la sauvette qui tentent de nous vendre des cartes postales et des livres en couleur sur la Cité Interdite ou la Muraille de Chine.
Soyons clairs : en fait, sur le moment, on ne fait pas vraiment attention au début. Ces livres se ressemblent tous : une belle photo en couverture, du rouge et du texte en jaune-doré, en quatre langues selon le sens dans lequel on le regarde, et indiquant indifféremment "Pékin" ou "Grande Muraille" ou "Cité Interdite". Je crois avoir remarqué que le contenu est très peu multilingue, et que de l'un à l'autre on retrouve une grosse proportion des mêmes documents. En réalité, ce sont de toutes façons des imitations, et systématiquement vous pouvez négocier les prix : j'ai vu certains exemplaires partir à 15 Yuans. Bah soyons clairs : le papier n'est pas de trop mauvaise qualité. Le reste... bof !
Mission : impossible
Pour ma part, je n'ai pas été tenté par ce genre de saletés qu'on range au retour des vacances et qu'on ne regarde plus jamais après. J'ai essayé d'avoir des cartes postales au prix le plus bas. Et tant qu'à corser l'affaire, j'ai voulu voir si je pouvais payer en Tougriks, la monnaie Mongole, chose bien entendu totalement interdite en Chine. Enfin, j'ai utilisé pour cela un billet de 500 Tougriks, soit l'équivalent d'environ 0,30€. Objectif : acheter 10 cartes postales couleur, et pas un lot déjà fait mais un mélange de plusieurs lots.
Allez, vu que je vous en parle, vous savez déjà comment s'est terminée la mission, n'est-ce pas ? Par un changement d'objectif, bien entendu. En fait, j'ai obtenu en prime un drapeau Chinois mais deux cartes de moins.
Mais nous arrivons en vue de l'entrée, la foule est dense et après avoir franchi la première enceinte, les photos se multiplient. En fait, la Cité Interdite est véritablement une suite de bâtiments appelés pompeusement Palais et tout autour il y a des bâtiments plus modestes permettant de faire vivre nobles et serviteurs. Je dis pompeusement pour les Palais parce qu'en fait, ce sont principalement des constructions composées d'une grande pièce qui devait vraissemblablement servir à recevoir. Pour moi, un Palais c'est avant tout un lieu de vie et de pouvoir, ici ça ressemble plus à un temple. Ce qui n'enlève rien à la grandeur démesurée de l'ensemble --on comprend qu'il a fallu 24 empereurs successifs pour en arriver là !
Les parapluies chinois
A l'entrée de la Cité Interdite, il est possible de louer contre caution des parapluies, pour se protéger du soleil. Probablement aussi de la pluie, mais aujourd'hui il fait beau, chaud et le ciel est gris de vapeur d'eau. La durée de la visite explique en effet que vous pouvez commencer sous un beau soleil et finir sous la pluie. La Cité Interdite est tout simplement immense. Très vite, je sature sous les explications du guide et je me laisse distancer pour profiter à ma guise des curiosités que je remarque. Je m'offre quelques portraits volés : il y a tant de scènes originales, étonnantes ou tout simplement belles à voir et à garder en souvenir.
Ici, deux gardes rouges qui sont en poste devant un temple --ou un palais je ne sais pas-- et qui tels les gardes de la reine d'Angleterre restent impassibles devant le flot de visiteurs qui leur font des signes ou se mettent à côté d'eux pour les prendre en photos. Pour l'anecdote, j'ai observé lors de mon passage à Paris --pour ceux qui ont suivi, c'était il y a quelques pages déjà-- les gardes devant l'Assemblée Nationale. Bon, sans vouloir en dire trop, disons qu'on était vraiment sur une autre échelle de standing, et que je ne suis pas étonné qu'aucun touriste n'ait eu l'idée de venir les prendre en photo : c'était indigne. Autant ne pas en mettre, de toute façon sur les dix minutes où je les ai observés, ils discutaient vaguement pour tuer le temps. Et dire qu'on est en état de vigilance avancée pour cause de menace terroriste, j'imagine tout juste leur comportement par temps calme !
Bref, revenons à Pékin et à la visite de la Cité Interdite. Après quelques cours et quelques palais, on file dans les petites "ruelles" et on découvre des appartements de ceci, des statues, des peintures, etc. Je laisse le détail des festivités au guide qui vous fera faire le tour du propriétaire, pour ma part j'ai réellement décroché et la fatigue aidant, je crois ne pas avoir été le seul. Dommage, peut-être, car c'est visiblement un endroit tout à fait exceptionnel, et très bien entretenu tout au moins dans sa partie visitable.
Quelle vue ! Quelle vue !!
Une fois la traversée terminée --vous avez bien lu, il nous a fallu plusieurs heures pour traverser la Cité Interdite-- on s'attaque à la colline du Charbon, petit monticule qui se trouve juste devant nous et au sommet duquel on trouve un petit temple bourré de vendeurs à touristes. La vue, qui est supposée être imprenable sur la ville, nous a offert le triste spectacle d'un couvercle gris sur un horizon blanc d'humidité. La visibilité était mauvaise, les photos ne donnent vraiment pas grand-chose et c'est dommage. J'imagine qu'un lendemain de pluie, ça doit être mieux. Sur le moment, j'ai longtemps hésité entre pollution et humidité de l'air, je penche maintenant pour un bon mélange des deux mais le tout étant assez blanc, je pense que la pollution atmosphérique n'était pas si importante que ça. Ce qui n'empêche pas que j'ai entendu de braves touristes s'extasier : "Quelle vue ! Ah quelle vue !!". Bah, ne gâchons pas leur plaisir.
Naturellement, puisque je vous parle de pollution atmosphérique, c'est que j'ai constaté un grand nombre de voitures modernes dans les rues de Pékin, et un taux de vélos beaucoup plus faible que ce qu'on m'avait prédit. Etant donné la population totale de l'agglomération --plus de 9 500 000 habitants-- j'aurais pensé voir un trafic bloqué en permanence, des avenues bondées de voitures crachant de la fumée. Et bien, à peu de choses près, c'est ça.
Sauf que, visiblement mieux organisés que nous-autres occidentaux, les Chinois ont peu de bouchons, que Pékin a un plan de circulation bien développé : 9 autoroutes, 5 périphériques concentriques, 4 gares. Sans oublier un métro encore assez faiblement étendu, mais qui va s'offrir une nouvelle ligne pour les futurs J-O de 2008.
Le coin des petits vieux
Autrement connu des touristes sous le nom de jardin des bonzaïs, on y trouve des arbres d'à-peu-près tous les âges, ce qui permet à chacun de se faire prendre en photo devant un arbre faisant à peine un mètre et planté à sa naissance. Même super-papy et mariette ont trouvé leur bonzaïs. On repart pour aller manger un peu, et nous rendre à la Place Tienanmen, célèbre pour sa superficie, son portrait de Mao et ses chars tout-terrain. Admirez la belle photo 100% carte-postale avec nos deux héros en premier plan. Bin oui, tenir jusqu'ici avec moi, c'est de l'héroïsme* !
(*) vous pouvez envoyer vos dons à "Sauvez Seb et Alex de la folie, chèques et espèces acceptés".
A peine ressortis de l'enceinte de la colline, les meutes de vendeurs à la sauvette sont à nouveau là. J'observe qu'ils sont cependant toujours seuls lors d'une tentative de vente, ce qui est à la fois rassurant pour le client potentiel et permet une négocitation discrète et efficace. Une vieille femme tente de me vendre des éventails pour 10 Yuans. Je lui en prends trois pour 6 Yuans. Bigre, j'aurais pu faire mieux puisqu'elle accepte sans hésiter.
Le repas se prend, comme tous ceux que nous aurons en Chine, autour d'une table ronde au milieu de laquelle se trouve un grand plateau tournant. Les plats sont posés dessus, et chacun peut se servir facilement. C'est bon et bien préparé, je confirme donc à ceux qui auraient encore des doutes : manger en Chine est un exercice très agréable !
Bien entendu, on ne nous sert que des plats pour occidentaux, et pas de chien, de chat, de lézard ou d'autres trucs de ce genre. Pour ça, il faudra attendre ce soir, et aller au marché.
Je vous y emmènerai, juste après vous avoir raconté notre après-midi au Temple du Ciel.
Mais avant, observez avec attention les détails des gargouilles qu'on trouve un peu partout sur les toitures de la Cité Interdite : il y a des monstres mais aussi de petits personnages.
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