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TRANSSIBERIEN : UN VOYAGE INOUBLIABLE EN TRAIN

 

Soukhé Baatar

paysage en partant de Souke BaatarLes formalités d'entrée en Mongolie vont prendre quelques heures. Une paille. Une fois remplis les divers formulaires --dont un questionnaire de santé assez effrayant-- on quitte le train. Sur le quai, quelques Mongoles vendent des cigarettes et quelques produits dans l'ombre de la gare. En particulier, une vieille femme qui est sur le quai tient à la main une sorte de grosse bouteille thermos, et me fait signe. Seb croit avoir compris qu'elle vend des raviolis Mongols. On discute le prix, et finalement j'achète tout le contenu pour 12 RUB (oui il m'en restait, vous vous souvenez). C'est un prix dérisoire, les raviolis sont encore tout chauds et franchement c'est un régal --une petite boulette de viande et de légumes frits enrobée de pâte tendre-- et je les engloutis avec Seb en quelques minutes. Un vrai bonheur, on y retournerait rien que pour ça.

 

le quai et les deux nouvelles locosTourista ?

Pour ma part, je suis formel : la tourista est une légende. Bon, peut-être pas vraiment, mais en tout cas là on ne risque rien, surtout quand on va faire un tour au karaoké juste après --j'y reviens.

On avance vers la gauche de la gare, laquelle est un bâtiment vaguement soviétique et qui n'a aucune sorte d'attrait. L'heure affichée est celle de la Mongolie, ce qui est presque choquant après tout ce temps à voir l'heure de Moscou partout. On avise un groupe de vendeurs Mongols qui proposent des petites baies noires : cassis ou myrtilles ? Impossible à savoir, il faut acheter pour en avoir le coeur net. Daniel négocie un sachet, on grignotte les choses. Je dis choses, parceque je n'ai pas la certitude de ce que c'était. Ni cassis ni myrtille ça c'est sûr. Un goût vaguement âpre, un gros pépin central confinant au noyau et parfaitement immangeable, le reste très fade. Grosse déception chez les bidochards qui se détournent des vendeurs de crème dans le magasin, Daniel tient son sachet de trucs noirsarrivant à l'instant pour avancer dans le village. Premier arrêt quelques dizaines de mètres plus loin : un magasin. A croire qu'on vient si loin pour faire du shopping ? Presque. Pour ma part, je trouve intéressant de voir la vraie vie locale, et rien de tel que tenter un achat pour ça.

Le magasin est impeccablement tenu, avec un petit robinet pour qui aurait soif et quelques produits à vendre, dont de la vodka et des boîtes de conserve rondes avec un poisson noir dessus --des sortes de sardine une fois ouvertes-- et chacun se bouscule pour acheter quelque chose. Nous on n'a pas de Tougriks mais on se débrouille avec les autres, et l'ambiance est hilarante, sans pour autant manquer de respect aux deux Mongols qui nous servent. Les prix sont très faibles, mais les produits ont l'air de bonne qualité.

Photo, on sort. Un moment à vivre, comme le suivant : le karaoké.

 

un bar karaoké à Souke Baatar : une simple maisonLa vodka qui rend aveugle

Il nous reste encore plus de deux heures à tuer, on continue notre "aventure" dans la rue. Ici un gros trou non signalé, là un arbre buriné par le soleil. Il fait très beau, très chaud. La terre est à nu partout, on a soif --la poussière sans doute-- et on avise une maison avec écrit ce qui nous semble être "Bar Karaoké". Bon, à part la mention en question, ça ressemble quand même juste à une maison avec ses fenêtres et deux gars accoudés à une auto, devant. Bof, on tente le coup. Pas très rassurés ceci dit, parce qu'on ne parle pas du tout le Mongol, et qu'on est au coeur d'un petit bled. On s'avance vers le bâtiment --pas un bruit, les gars devant l'entrée nous dévisagent. Avec notre look de gros touristes, on a pas l'air très fin.

deux Mongoles nous servent la vodka à Souke BaatarTout à coup, un troisième type sort, écarte les trucs-qui-pendent-dans-la-porte-comme-en-provence et nous sourit. On entre. C'est bien un bar karaoké, avec des télés où défilent des chansons en cyrillique et deux petites demoiselles au bar. On s'installe dans un canapé en faux cuir et l'une d'elles nous apporte ce qui semble être la carte des boissons. On observe la chose puis on demande :

- vodka ?

Un sourire. La Mongole nous montre deux ou trois lignes sur la carte. Dans le doute, on prend la plus chère --3500 Tougriks donc environ 2€50 pour une bouteille-- et les deux filles nous apportent des verres, la vodka et nous servent. On paye. karaoké de MongolieL'une des deux revient avec le bouquin plastifié des chansons et tente de me proposer d'en choisir une, karaoké oblige. Désolé ma chère, je ne lis que péniblement le cyrillique et je ne parle même pas de ma prononciation. La prochaine fois peut-être.

Bon, soyons honnêtes, la vodka qu'on nous a servi vaut son prix --pas plus. Bon je ne suis pas expert en la matière, mais après tout ce qu'on a pu goûter comme vodka depuis Moscou je pense savoir reconnaître une bonne vodka, et là c'est l'échec. L'expérience confirmera plus tard que la vodka achetée dans le magasin n'est pas meilleure, ni celle bue à Oulan Baatar. On danse un coup, on rigole, et on s'en va. Un Mongol a pris le micro et chante avec une voix gutturale. On salue, on sort. Le sourire aux lèvres.

Je ne regrette pas cet intermède, et si un jour je retourne là-bas je compte bien aller à nouveau dans ce bar. Je prendrai autre chose que de la vodka, c'est tout ;-)

train au départ et coucher de soleilAllez, on retourne en direction de la gare. Il nous reste plein de provisions du panier-repas qu'on avait prévu, on les donne à quelques gamins qui mendient sur le quai. Encore une nouveauté : il n'y en avait pas en Russie. On nous rajoute des wagons, ça redevient un vrai train. Devant, deux grosses locomotives diesel blanches marquées du signe de la Mongolie. Elles sont belles et massives. Le soleil commence à baisser un peu, je profite du coucher de soleil sur les wagons pour prendre une photo. A côté de moi, un anglais a eu la même idée. On se regarde, un sourire et deux mots : complicité du chasseur d'images. La lumière est superbe.

On aura passé la journée à attendre pour les formalités douanières. Dans un sens, c'est bien : on a pu en profiter pour découvrir un peu les villages frontaliers.

On nous rend nos passeports. Inspection moins rigoureuse des compartiments. Le train repart.

La nuit tombe. Demain nous serons à Oulan Baator, la capitale de la Mongolie.

 

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