TRANSSIBERIEN : UN VOYAGE INOUBLIABLE EN TRAIN
Après un petit déjeuner bien agréable, on reprend la piste sur plusieurs kilomètres pour aller dans une autre vallée. Notre expédition d'aujourd'hui a pour objectif un rocher connu pour avoir la forme d'une tortue. Du coup, on l'appelle "le rocher de la Tortue". Impressionnant, non ? Quelle imagination... Hum-hum.
En y allant, on voit des petits animaux qui ressemblent à des marmottes miniatures, ou à des gros écureuils, ou à des chiens de prairie. Rush sur les appareils photos et zoom au maxi --ce qui est d'ailleurs très pratique vu les secousses de la route-- pour finir avec une seule certitude : ces bestioles courent vite et sont petites.
Bref, on passe devant ledit rocher et on s'arrête un peu plus loin; il y a un monastère tout neuf un peu plus haut dans la vallée, et pendant que Dany, Michel et quelques autres vont le voir de plus près, quelques flemmards endurcis préfèrent rester dans la lande et faire un petit feu en plein parc naturel.
Super papy se balade en quête de champignons --et il en trouve-- tandis que Seb et Alex jouent les pyromanes. Pendant ce temps, je tente quelques clichés en contre-jour de bergers sur la colline qui nous surplombe. C'est un échec. Du coup, je me venge en faisant de la macro sur quelques insectes qui passaient par là et n'avaient rien demandé.
La vallée est belle, le calme transperce tout comme le vent glacé dans les nuits d'hiver. On ne peut pas imaginer le bien que ce simple silence peut faire. Je comprends pourquoi on construit des monastères dans ce genre d'endroits !
Le chalumeau bossu
Ce petit épisode buccolique ne pouvant s'éterniser pour cause de planning chargé, on repart en direction d'Oulan Baator. Quelques kilomètres plus loin, un Mongol accepte de se faire prendre en photo avec ses deux chameaux. On devait vraiment avoir l'air de doux crétins, tous agglutinés à prendre la photo de ces deux malheureuses bêtes et de leur maître, mais quand on est sur place on ne pense pas à ça et on profite de la séance photo. Surtout que je n'avais jamais vu de chameau à part dans les cirques ou les zoos, et là franchement en pleine nature ça change quand même la perception qu'on a des choses. Et puis, un chalumeau, c'est rien d'autre qu'un dromaludaire à deux bosses*... D'ailleurs, dans mon souvenir, les chameaux et dromadaires avaient des bosses beaucoup plus "rondes", et là la bête avait une de ses bosses qui pendaient. Observez sur la photo la magnifique ligne de piquets blancs marquant la limite d'un camp touristique tout neuf. L'intégration au paysage est une notion à travailler encore un peu ici...
(*) ok, je sors...
Partir du Terelj n'est pas une chose qu'on fait avec un sourire béat. Le caractère incroyable de cet endroit ne donne vraiment pas envie d'en partir, d'autant plus que la "limite" de sortie est marquée par une espèce d'oasis autour de la rivière éponyme. La route fait quelques S avant de passer sur un pont dont les arches soulignent la grandeur du décor... Au loin, deux yourtes semblent nous regarder partir comme un couple blasé laisse filer le temps.
Heureusement, l'ambiance est au top dans le car qui nous ramène à la capitale Mongole. Ce soir, nous allons dormir dans un grand hôtel luxueux et pouvoir profiter d'une bonne douche et d'un bon lit. C'est vrai que cette perspective est agréable, mais comme je le disais tout à l'heure, on a cependant très bien dormi dans notre yourte.
A nouveau, on crache sur notre car lors du passage dans la banlieu d'Oulan Baator. Je ressens une gêne à être dans ce car touristique et visiblement à dépenser en une journée ce qui doit représenter beaucoup plus de temps que ça à gagner ici. La différence entre riches et pauvres est flagrante, comme elle l'était aussi à Moscou. Mafia ou simple effet de bord de l'économie capitaliste ? Probablement plus le premier, en proportion, mais ce n'est qu'une hypothèse sans aucun début de preuve. On dirait que les influences Chinoise et Russe ont choisi Oulan Baator comme terrain de jeux, et que tous les coups sont permis pour savoir qui a la plus grande.
Lors du passage à un des checkpoints, je vois un veau qui boit dans une flaque d'eau. Enfin une scène que j'ai déjà vue ailleurs --et du coup, je prends la photo.
La visite du Palais de Bogdo Khaan
Comme vous l'avez déjà compris, je suis un grand passionné des visites "incontournables" organisées par les tour-opérators. Pour chaque destination, il y a quelque chose qu'il faut avoir fait, à défaut de quoi vous serez un parfait anormal. Le Canada et les chutes du Niagara, Paris et la Tour Eiffel, l'Egypte et les Pyramides, la Chine et la Muraille, etc. Allez-y, revenez sans avoir fait ce "truc" et vous n'oserez même pas raconter vos vacances. Allez comprendre jusqu'où le moutonnisme peut pousser... Je vous fais donc grâce des détails de la visite du palais de Bogdo Khaan, le dernier roi Mongol. Elle n'apporte vraiment pas grand-chose, le palais, relativement petit et style asiatique, est en cours de rénovation et il en a grand besoin. Les parties rénovées sont encore pires que les originales, tant le travail semble avoir été fait par la classe de primaire locale avec la précision et la douceur d'un jeu de paint-ball. Du coup, j'en profite pour rapidement m'éclipser et aller faire un petit tour alentours. Le cliché du camion et de la grosse conduite de gaz ou d'eau chaude a été pris à ce moment-là. De cet endroit, on a une vue directe sur une des collines qui entournent Oulan-Baator : la ville est dans une sorte de cuvette. Sur cette colline, pelée comme les autres, on distingue des inscriptions et dessins géants --on dirait qu'ils sont réalisés par la tonte de l'herbe-- et qui représentent le symbole national et du texte. Odgerel a expliqué par la suite qu'il s'agissait de messages publicitaires politiques.
Hé, vous avez vu ? Je vous ai fait toute la visite culturelle sans une seule photo. Pas mal, non ? ;-)
Mais le moment le plus palpitant de cette journée, et qui méritait bien le détour si ce n'est le voyage, c'est la visite --ou plutôt le shopping-- à l'usine de cashmere d'à-côté. Seb en a profité pour rédiger ses cartes postales et nous prendre en photo par surprise via le miroir du plafond de l'entrée... Voyez à quel point j'étais également passionné et enthousiasmé par les étals --ou devrais-je dire étaux, vu que c'était un peu le sentiment que je ressentais face à ce type de vente forcée. Oui je râle, mais je ne vais pas en Mongolie pour faire un voyage-casserole ! Cela dit, visiblement certaines ont apprécié le détour, et il faut bien faire plaisir à tout le monde.
Moralité : la prochaine fois, je pars sans tour opérator.
Photo : Seb nous prend par surprise via le miroir du plafond dans le hall d'entrée de l'usine-boutique. Source : euh... Seb !
Allez, on repart. Odgerel nous a prévu un spectacle-concert folkolorique.
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