Un voyage aux Philippines

Retour page précédente

 

Prison bikers

il se met à pleuvoir ! La route est trempée en quelques minutes. Mais çane m'arrêtera pas, surtout que ça s'arrête quasiment aussi vite. Je reprends le guidon et à fond vers le Sud ! Suivi de loin par Arnaud, route mouillée à Palawanje trace à travers la prison Iwahig, qui est une sorte de ferme-parc-zone géant où des prisonniers travaillent. J'ai surtout vu des rizières et des bicoques pourries, mais bon, je crois que c'est la première fois que je faisais de la moto en prison !

La route est super belle, il n'y a pour ainsi dire quasiment personne. De temps en temps, on croise un jeepney ou un van. Quand ils nous doublent, les véhicules klaxonnent. Au début ça nous a un peu désarçonnés, on se demandait bien pourquoi.

Je pense finalement que, comme dans d'autres pays (j'ai fait le rapprochement plus tard), c'est une mesure de précaution liée au double fait que 1-personne ne regarde dans son rétro-viseur et donc ça évite d'être surpris par un véhicule qui vous double et 2-il y a peu de circulation donc on peut se permettre ce genre de méthode. J'avais déjà vu ça aux Baléares et en Algérie sur la transsaharienne (oui les photos de la wiki sont de moi, héhé je fais mon malin, promis un de ces jours je vous raconterai ce voyage aussi !) -- hum hum, revenons panneau de basket en pleine jungledonc à nos moutons, à savoir notre balade en brellons.

On finit par tourner dans un village, Arnaud voulant voir la mer. Oui je sais, on est aux Philippines depuis déjà 3 jours, c'est un pays avec des tas d'îles, d'ailleurs on est sur une île, et on n'est pas encore allés à la mer. route du village de MangingisoaFaut savoir faire attendre les bonnes choses ! Mais le sieur Arnaud a raison, donc à l'instinct je prends à gauche, je passe devant le panneau de basket, je reprends à gauche après la section en gravier, on fait un peu de trial pour passer un fleuve, enfin une rivière, bon d'accord, c'est un petit ruisseau. Mais je suis sûr qu'il se jette dans la mer, donc c'est un peu un fleuve non ? Et donc, à gauche je disais, on arrive au port de Mangingisda ! Tada !!

Quoi ? Comment ça le panneau de basket ? Ah oui, y'en a un au bord de la route, en pleine jungle. Me demandez pas pourquoi il est là, il y est, il n'y en a qu'un et c'est déjà ça. Non mais, quels curieux, toujours à m'interrompre en plein récit dramatique !

 

Port de Mangingisda

(visible sur Google Earth pour les curieux : 9°41'13.59"N 118°44'59.80"E )

Le port est à la fois simple, mignon, usé et touchant. Je ne sais pas trop comment exprimer ça en fait, mais je l'ai trouvé exactement comme j'aurais voulu en trouver un : un peu par hasard, au bout d'une route, avec ce sentiment de liberté qu'offre la motobylette dans un pays lointain, avec des bateaux et des gens qui traînent, mais en même temps très familial et local. Un chouette petit port, quoi.

Mangingisda harborboat in Mangingisda harbor

J'avise une petite boutique (enfin, on appellera ça une boutique, mais à part le fait que j'y vois quelqu'un et que je suppose que les petits pains qu'elle tient sont à vendre, rien ne précise que c'est un commerce). J'achète un petit pain fourré en forme de pain à burger . La femme qui tient ce gourbi me regarde avec un grand sourire, me dit "five pesos only" et me donne le petit pain. Je n'ai aucune idée de ce que peut bien contenir ce petit pain. Après enquête, il s'agit de beurre de cacahuette. Miam! Et je dois vous l'avouer aujourd'hui, j'ai vécu 1 an au Québec, j'ai eu possibilité de manger tout plein de (soi-disant) bon beurre de peanut, et bien celui-là était bien meilleur ! C'est ça, le goût des vacances !!

Sur le port, au bord du quai, il y a plusieurs personnes. Les gens discutent tranquilement entre eux, personne ne s'inquiète de notre présence. L'ambiance est sereine. Au bout du quai, deux véhicules sont en train d'être déchargés sur des bateaux. On s'asseoit là, les pieds pendants, et on regarde les bateaux et la mer. Premier étonnement : tous les bateaux ont ici une sorte de double balancier-stabilisateur, quelle que soit leur taille. La maniabilité au port en est réduite, mais la stabilité en mer est grandement améliorée. On verra d'ailleurs plus tard que c'est une bonne chose (voir : "noyade dans le port de Taytay, bientôt sur vos écrans, suivi de près par "écopant le bateau qui fuyait", également bientôt sur vos écrans même si ce n'est pas le même bateau, mais n'allons pas trop vite, un drame à la fois !)

voitures sur le portbateaux dans le port

L'ambiance calme et détendue de ce petit port me plait. Je me sens bien, ici dans cet endroit où je crois percevoir une vie plus tranquille. Je sais pourtant bien que tout le monde ici est dans un niveau de pauvreté important, mais je ne vois pas de malheur. J'ai l'impression que tous ces gens sont sympathiques. Je n'ai pourtant pas été plus loin que cette impression. L'envie de s'approcher, de créer le contact, a été moins forte que le respect que je me dois d'avoir : je ne suis pas dans zoo. L'intrus ici c'est moi, et je me dois d'avoir une certaine retenue, une certaine discrétion. Respect, simplement. J'observe donc doucement ce qui se passe sous mes yeux : scènes simples de vie quotidienne. C'est un chouette moment ! Rare.

On retourne à nos motos, et on rentre. On repasse par le village, on double et on croise de nombreux élèves en uniforme. Les petits se tiennent pas la main, probablement entre frères ou entre soeurs, peut être voisins avec voisins et voisines avec voisines. Plusieurs nous adressent des "hi what's your name?". Gasp! Je ne m'y ferai jamais de voir des petits de quelques années à peine maîtriser la langue de Dora l'exploratrice (oui je sais, chacun ses références, et on en reparlera quand vous aurez des enfants en maternelle).

Le temps presse car la nuit approche. On ne s'arrête donc pas à la Crocodile Farm ni aux sources chaudes. De toute façon, y'en aura d'autres. Au retour, je prends une photo depuis le même pont, le soleil commence à bien baisser et la vue est jolie.

Vue d'une rivière depuis un pont

Pour les éventuels futurs visiteurs de Palawan je vous laisse le scan de la carte touristique fournie :

Palawan tourist map Palawan tourist map

Puerto Princesa by night

Sur la route du retour, on constate plusieurs stands avec des brochettes. Je m'arrête à l'une d'elles, on achète une brochette pour 5. Elle semble composée d'une sorte de barde couverte au pinceau d'une sauce graisseuse. Et c'est pas mauvais du tout. Arnaud bougonne que ce n'est pas un morceau noble. Tu m'étonnes ! Vous découvrirez au fil de ce récit, chers lecteurs attentifs et dramatiques, que je suis curieux des "spécialités" locales, et que donc tout ce qui m'interpelle finit par être goûté, pour le meilleur. Et pas pour le pire, puisqu'après plusieurs voyages à ce rythme, toujours aucune tourista n'est à déplorer (ça ne garantit rien pour l'avenir, mais c'est déjà ça de gagné).

L'arrivée à Puerto est tardive, la nuit est tombée. Il est environ 18h30, et il faut dire qu'on avait annoncé au taulier qui nous a loué les brellons qu'on rentrerait "rapidement, pas tard". Bah qu'à ça ne tienne, on va quand même faire un détour sur la croisette, et avant ça se faire interpeller par les gardes en voulant entrer en douce sur le port de commerce. Ah zut, j'ai déjà lâché l'info. Bref, ce soir, j'entre sur le port de Puerto Princesa en pleine nuit avec mon engin motorisé à deux roues, et alors qu'Arnaud passe la grille, c'est le drame !

Lire la suite : le drame !


Voyages sans avion | voyage aux Philippines | Contact | La boutique insolite (cadeaux originaux)

©2004-2015 Sans-avion.net