Un voyage aux Philippines

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mini WCLa Bête aux grognements

Je reste dans la gargotte, seul face à mon assiette vide et à ma bouteille de Royal, tout également vide. Tremblant à l'idée des sévices que doit subir Arnaud, tant les bruits animaux et les grognements redoublent de force; on dirait une meute de bêtes sauvages affamées prêtes à se jeter sur un ennemi pourtant supérieur en nombre. Les sons confinent au gargouillement et au couinement. J'entends grincer des planches, des bruits de pas...

Tout à coup, alors que j'en suis à me demander ce qui se passe vraiment en coulisses tant c'est une véritable sérénade animale que j'entends, je vois revenir Arnaud, tout amusé. Il me dit d'aller voir, que "ça vaut le détour"... A mon tour donc d'aller visiter les toilettes !

Et là, horreur, je découvre enfin ce qui faisait tout ce raffut : trois cochons sont enfermés dans un parc fermé par des planches bancales et mal ajustées, à peine fixées et faisant face à une petite cabine de fond de jardin, dans laquelle trône un magnifique siège de WC miniature du genre de ceux qu'on trouve dans les écoles maternelles. Ne cherchez pas, il n'y a bien sûr pas d'eau. Les porcs semblent passionnés par ma présence et se bousculent pour se faire prendre en photo... Il est temps de rejoindre Arnaud !

 

Cochons aux philippines

Drame à la Poste de Taytay

Vous vous souvenez que j'ai acheté des cartes postales à Port-Barton. Pour l'instant, malgré une obsruelle de Taytayervation attentive, je n'ai vu aucune boite aux lettres. Je décide donc de passer à la vitesse supérieure : je cherche la poste. A Port-Barton, il n'y en avait pas, et le commerce qui faisait office de service postal proposait des tarifs étrangement occidentalisés... Mais ici à Taytay, il y a un vrai bureau de poste !

la poste

En fait, la poste est un bureau dans une pièce où il y a aussi une mairie, les services fiscaux et un autre service (service du port ? service de la forêt ? police ? je n'ai pas vraiment pu savoir). Dans cette grande salle, il y a donc plusieurs bureaux. Je demande et on m'indique le bureau pour la poste... Pas de chance, il n'y a personne. Je me pose donc devant et j'attends. Arrive alors une personne. Je lui explique que je veux poster mes cartes postales, que j'ai déjà timbrées... Et là, c'est le drame.

En effet, cette personne ne sait pas si mon tarif est le bon. Il faut dire qu'il n'a jamais vu personne envoyer une carte postale vers l'Europe jusqu'ici. Il me dit de revenir dans 2 jours, le facteur officiel sera de passage, peut être qu'il saura... Mais pas de chance, moi je sera à El Nido d'ici là !

Bon là je vous l'ai raconté rapidement, mais cette collecte d'informations m'a pris au bas mot une dizaine de minutes... Chacun son rythme ici !

Revenant au Casa Rosa, nous rencontrons Jean-Michel, un français qui vient traîner sur la terrasse de l'hôtel mais qui est installé aux Philippines. Il nous parle de son bateau, qu'il est en train de faire aménager et transformer. C'est un homme passionnant, qui a déjà bien roulé sa bosse. Rencontre exceptionnelle, qui va nous permettre de passer de l'autre côté du miroir, et de ne plus être seulement observateurs mais d'intégrer temporairement une petite tranche de vie locale --instants privilégiés, typiquement ce que je recherche.

Il nous propose de nous joindre à lui pour une soirée chez un américain installé à Taytay, un certain Brian. On ne peut qu'accepter ! Rendez-vous est pris pour dans une heure, le temps qu'il se douche.

Le courant étant en panne ce soir, on avance dans le noir à la lumière de la petite lampe de poche de Jean-Michel.

Brian et Jean MichelBrian nous accueille dans sa maison, où il vit marié avec une charmante philippine, qui attend un enfant de lui. Bien qu'elle soit clairement bien plus jeune que lui, le couple fonctionne bien. Mon jugement est peut être rapide et hautain, mais je suppose un instant à un arrangement tacite à l'Irakienne (pétrole contre nourriture, sauf que là c'est pas du pétrole). On allume des bougies pour nous recevoir. Pour une personne ayant vécu déjà plusieurs dizaines d'années aux USA et aux Philippines, Jean-Michel s'acharne à avoir un accent abominablement français quand il parle anglais... mais qui semble ne gêner personne, au contraire !

L'accueil est chaleureux. On nous sert à manger du poisson et du riz, on nous fait boire du rhutricyclem local. La soirée est sympa, bien arrosée, et les discussions vont bon train, dans un mélange d'anglais et français mâtiné de tagalog. Extraordinaire moment qui à lui seul aurait valu le voyage. Immersion et partage de points de vues, projets, problèmes et espoirs.

Waouh !

Le retour se fait à bord d'un tricycle bondé (5 passagers + le conducteur)... mais nous arrivons à bon port, et avec le sourire ! Je constate avec amusement qu'ici aussi l'usage est de négocier la course. Jean-Michel nous explique qu'il négocie sa course après le trajet, pas avant. A priori, Brian fait de même. On prend note !

Tiens, l'électricité est revenue... Normalement à Taytay, il y a du courant de 5h du soir à 5h du matin. Mais des fois, eh bien non. C'est ainsi... Les plus riches ont donc un générateur.

Allez, on se couche. Demain, le projet est d'aller au Lac Danao, dont le guide par-déjà honni nous vante les charmes. Et puis, on l'avait mis au planning informel qu'on avait prévu, donc on ne va pas renoncer si près du but. Ah, escalade de l'engagement, quand tu nous tiens... Parce que, je vous raconterai ça tout à l'heure, mais cette balade vers un petit lac de Palawan va être émaillée d'un incident dramatique...

Lire la suite : jour 9, la croisière ne s'amuse plus du tout


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