Un voyage aux Philippines

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Le coup de la patate

A force de voyager aux Philippines, on finit par s'attendre à tout. Mais le coup de la patate, pas encore ! Concrètement, à l'intérieur, il y a une troisième personne, outre le chien (faméliquement moisi) dont j'ai parlé tout à l'heure et un petit chaton dans la maison du vieuxgris. Ce vieux, car il s'agit d'un vieux, nous prépare une décoction dans des verres. Le breuvage, trouble à l'extrême, ne peut bien sûr pas être refusé.

D'autant qu'on est chez lui, entouré de ce qui semble être ses fils ou ses jeunes cousins. Aucun des trois ne maîtrise l'anglais, mais chacun tente sa petite phrase et son sourire pour faciliter une ébauche de conversation. Visiblement il n'y a finalement pas tant de touristes qui passent ici, et ils nous demandent ce qu'on est venu faire dans ce coin. L'idée de faire un tour en bateau sur le lac pour le plaisir semble assez les étonner.

Alors, le vieux prend une poëlle qui était sur un veaux Philippinsvieux fourneau, et nous apporte tout heureux des patates douces tièdes, et uneassiette plastique contenant du sucre. Il coupe les patatesen quartiers avec un couteau qui démotive toute tentative de refus de goûter. Je ne suis pas forcément grandfan de la patate douce, mais l'ambiance est assez chouette. C'est un délicat mélange de "barrons nous d'ici" et de "ces gens sont très intéressants mais on n'arrivera pas à communiquer assez pour établir une discussion". Ajouter du sucre avec les patates douces est une bonne chose.

On prend deux photos, on finit poliment nos portions et on remercie agréablement avant de repartir. Le soleil est toujours là, un petit moment à l'ombre de l'intérieur n'était finalement pas une mauvaise idée.

On s'en va par le sentier avec lequel on est venus. On repasse vers le début du lac, il y a là des aOlivier le Gringonimaux qui sont en pleine liberté : veaux, canards... Devant du riz qui sèche au soleil, je ne peux m'empêcher de prendre la pose : "Eh gringo, alors il est comment mon riz ?" -- comprenne qui pourra.

 

Dramatique retour au soleil

Le chemin du retour commence. On le sait, ça sera long jusqu'à la route... Quand tout à coup on réalise qu'il nous attend un drame : car le problème, c'est qu'il n'y a pas de tricycle prévu pour notre retour ! Et la route est un peu longue, non ? Bah, on avisera...chemin retour

Le chemin en terre jusqu'à la route, à l'ombre de la jungle, nous prend 30 minutes comme à l'aller, pas de surprise. Et là, on commence à marcher au bord de la route en espérant de faire du stop ou de trouver un tricycle... Et il fait chaud. Et la route est longue. Arnaud fatigue mais ne dit rien. Je prends le temps de prendre une photo de la route. Personne à l'horizon. Pas un camion, pas un bus, pas une voiture. De temps en temps, (peut être trois fois en une heure) un minivan bourré de touristes nous double à toute vitesse. Les quelques camions qui passeront ne s'arrêteront pas. Bref, on ira à pied.

On va mettre 1h10 à marcher en plein cagnard jusqu'ala route retouru terminal des bus, au fameux rond-point. Même si le trajet est long et dur sous le soleil, les paysages sont vraiment chouettes, et c'est un vrai plaisir de vivre ces instants au coeur des Philippines, au bord d'une route toute simple, passant ici devant une école-église, là devant un poste de police miniature, ou parfois une simple petite maison.C'est un de ces moments pénibles sur le coup, mais qui vallent vraiment la peine. J'observe la végétation, les zones cultivées et les zones sauvages, la disposition des bâtiments qui jalonnent la route, tous les petits détails qui deviennent visibles quand on marche et qu'on ignore toutsimplement quand on circule en véhicule.

Quoi qu'il en soit, je suis très heureux d'avoir fait ce petit bout detrajet, même si je crois que sur le coup, Arnaud au souffert de la chaleur et du manque d'eau. Comment ? Ah oui j'ai oublié de vous préciser qu'on avaDramatique retourit épuisé notre gourde, et qu'autant il nous restait de la crème solaire, autant le reste... il fallait attendre d'arriver ! On se sépare donc "en deux groupes de un", jusqu'à l'arrivée au Terminal.

Là on se boit un coup, et on saute dans un tricycle, direction le Casa Rosa et Jean-Mi ensuite ! Car une fois au Casa Rosa, après avoir traîné quelques minutes dans nos chambres, on se décide à continuer nos explorations et à retrouver le fameux Jean-Mi.

Il nous a raconté hier qu'il aménageait/réparait/préparait un super bateau au bord de la mer, un peu plus loin sur la côte, après le bidonville. On s'engage donc dans cette nouvelle épopée : traverser ledit bidonville, suivre la côte et trouver le bateau et donc Jean-Mi. Ne sachant ni si c'est loin, ni à quoi ressemble le bateau, et encore moins à quBidonvilleoi ressemble la propriété où il est en squatt. Sans oublier que le chemin à suivre nous est inconnu, et que le bidonville mérite vraiment cette appellation, l'expédition semble périlleuse... Mais on n'est plus à ça près, hein !

La marée est montante, l'eau s'infiltre dans le bidonville ; l'eau est sale, croupie et pollula merée de déchets en tous genres (plastique, bois, etc). Ensuite, notre chemin continue et la vue est magnifique : mer bleue, quelques nuages et quelques vagues, une légère brise, la côte est escarpée et pentue mais la promenade est vraiment belle.

Le mariage de la jungle luxuriante avec la mer et les rochers noirs est un beau succès !

 

Après avoir marché une vingtaine de minutes, on atteindra notre but : Jean-Michel, son bateau, ses ouvriers. Il est encore démonté (le bateau, pas Jean-Mi) mais a déjà fière allure. Son heureux propriétaire nous explique tous les détails et améliorations de son navire, à bord duquel il espère rapidement pouvoir naviguer mais aussi vivre et dormir.

Jean-Michel et son bateauOn discute un bon moment, et Jean-Mi nous présente les propriétaires de la superbe villa dont il squatte une partie du terrain. Jean-Mi ? Son parcours est tout simplement hallucinant. Il nous explique sa vie au long cours, sur divers bateaux... et ses quelques échouages sur la côte, dormant alors que l'embarcation l'emmène vers la plage ! Il a vraiment pas mal roulé sa bosse, il a vécu aux Etats Unis où il a également un bateau qu'il destine à son fils... Mais ce qui est vraiment le plus incroyable, c'est son accent 100% frenchy quand il s'exprime en anglais.

Enart, notre hôte de l'instant, a une maison superbe, tout en bois et bien finie, avec bienJM est tout mouillé sûr un petit générateur pour l'électricité et une vue imprenable sur la mer. La mer est d'ailleurs en train de faire des vagues, le temps se dégrade légèrement. Le vent commence à venir un peu. Et devinez comment on va rentrer à Taytay ? Par le sentier ? Non, par la mer !

Ah, quand je pense que certains croyaient nous avoir déjà vu couler au cours de ce récit, attendez de voir ce qui va arriver.

Là, on n'est plus sur un joli petit lac bien calme par beau temps. On est en mer, bord de mer certes mais mer quand même. Et le temps se gâte salement.

Visiblement, le philippin qui gère la bangka qui nous ramène ne sait pas naviger par temps de vagues. Un coup de face, un coup de côté à la limite de chavirer, à chaque fois on embarque un peu d'eau à bord... Les sacs sont sur le dos, le plus haut possible. On garde son calme, la navigation ne devrait pas durer plus de 20 minutes, nous dit-on.

Et tout à coup, une vague que le bareur n'a pas vue venir (ou qu'il a pris n'importe comment). Et là, c'est vraiment... le drame !

 

Jour 9 - Eau salée en terrasse

 


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