Alberta : quand la clé des champs ouvre une porte…
Aventure en Alberta
Vous l’avez compris maintenant, depuis quelques jours nous sillonnons l’Alberta dans sa partie « prairie » : une immensité plate et agricole.
Amateurs invétérés d’aventure et de choses insolites, nous avons donc décidé aujourd’hui de nous rendre à un endroit qui n’est pas dans les guides touristiques, et qui n’a même pas de nom ni d’adresse !
Le seul moyen de trouver l’endroit, c’est par des coordonnées GPS. Et forcément, il n’y a pas de route bien jolie avec un bel enrobé pour s’y rendre ! Le nom de l’endroit ? Certains l’appellent « Sunnyslope stone Shelter », mais si vous cherchez ça dans Google maps vous ne trouverez rien. Alors, voici les coordonnées de ce coin perdu :
Latitude | Longitude |
---|---|
51.671836 | -113.615189 |
Je remercie à cette occasion le Registre des Lieux Historiques d’Alberta, qui est le seul à fournir les coordonnées sur Internet !
Bref, on roule, et tout à coup la voiture s’arrête ici :
Comme vous pouvez le constater, on est arrivés au bon endroit : il n’y a rien nulle part, à part des champs.
La porte au milieu des champs
Mais en regardant bien, on trouve une porte, toute seule, au milieu des champs. Oui, une porte, mais sans la moindre maison ou autre ! J’aimerais bien demander à quelqu’un l’autorisation d’aller voir, mais il n’y a personne ici.
On voit sur la photo précédente, en haut à droite, un petit monticule vert et la porte.
La porte n’est pas verrouillée. Prenant mon courage à deux mains et le loquet dans l’autre, j’ouvre fièrement et je propose d’entrer avec les filles.
Pour des européens, ce genre de chose n’est pas forcément terrifiante. La vraie histoire est à la fois simple et intéressante : une petite famille de pionniers était venue s’installer ici au XIX ème siècle, et est arrivée avec un simple cheval et un petit chariot. L’hiver arrivant, ils ont eu l’ingénieuse idée de se construire un abri souterrain, qui les protégerait bien mieux du froid et du vent qu’une tente ou un chariot bâché, avant de pouvoir plus tard construire une vraie maison. Cette porte est donc l’accès, et donne sur un escalier qui débouche sur une pièce unique, avec une petite cheminée/lucarne/aération.
Et voilà, retour à la voiture, car pour nous la route continue, nous allons maintenant aller voir les Hoodoos.
Hoodoos : une vallée au plat pays
La Flandre en Belgique peut aller se rhabiller, le titre pour le Plat-Pays est clairement à offrir avec félicitations du jury à l’Alberta (ou à la Saskatchewan, mais on en reparlera plus tard). Enfin bref, je dis ça mais je n’ai rien contre les régions plates (hein Oliv, les Landes c’est pas plat d’ailleurs, tu m’as fait voir quand je suis venu !) par contre ce qu’on trouve par endroits (stratégiques) en Alberta, c’est ce qu’ici on appelle une coulée, donc une petite vallée creusée par une rivière.
Oui, car au milieu coule une rivière !
Et cette rivière a fait un joli travail, on voit maintenant vraiment bien toutes les strates, c’est ici aussi un voyage dans l’Histoire avec un très grand H. On y trouve aussi des hoodoos. C’est quoi ce truc ? Rien de bien original, en France on appelle ça souvent des « cheminées de fées », et on en trouve de la Turquie et la France jusqu’à Brice Canyon, et aussi donc dans les badlands du Canada. Ah oui, je ne vous ai pas dit, la zone où nous sommes fait partie des Badlands : ça fait peur, hein ? 😉
Mais c’est un joli endroit, et ces formations sont toujours chouettes, surtout quand on peut grimper dessus (c’est plus rare, ça) !
Medicine Hat
Medicine Hat, c’est notre destination aujourd’hui. Pour s’y rendre, nous rejoignons la Trans-Canada n°1 que nous avions abandonnée un moment, et on roule vers le levant. La prairie continue, et continuera encore pendant plusieurs milliers de kilomètres.
Nous arrivons en soirée à Medicine Hat, cette ville qui héberge le plus grand tipi du monde, où nous sommes attendus par un couple rencontré via le réseau Servas. Une fois encore, vous vous en doutez maintenant, ce sera une rencontre mémorable.
Allez, je vous remontre vite fait notre trajet jusqu’ici ? D’accord !
A titre d’échelle, le trajet Edmonton – Medicine Hat a pris 10 heures (en comptant les arrêts à Big Valley et ceux de cette page).
6 réflexions sur « Alberta : quand la clé des champs ouvre une porte… »
Enjoyed this blog today! A friend of mine grew up in this area…would love to see it for myself!
Olive, en France il y a des cheminées de fées ?
Oui bien sûr, il y en a même dans le Jura par exemple !
j’avoue que je ne vois pas où dans le Jura. Ca m’intéresse de savoir.
Sinon il y en a en Maurienne, dans le Biançonnais et dans la vallée de la Durance.
Cela a d’autres noms possibles comme demoiselles coiffées par exemple.
En allant à Syam depuis Champagnole, juste à gauche en sortant du tunnel.
Moi j’y vois un skieur et un bonhomme de neige !
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