La source du désert
A un moment où à un autre, on se pose la question de la source du désert. Il ne surgit pas de nulle part, bien sûr. Mais inversement, on peut aussi se poser la question d’à quoi ressemblerait une source dans le désert ? Par définition, ça semble assez contradictoire.
C’est pour cela que nous avons continué notre périple à travers la steppe de plus en plus désertique pour nous rendre dans un vrai désert de sable et de dunes, comme on les imagine quand on est enfant. Mais la route va être longue, donc avant de partir on fait un petit arrêt en ville, pendant ce temps notre chauffeur Iggy va pouvoir graisser la boîte de vitesses.
Non ça n’est pas une expression, il l’a réellement ouverte et démontée, graissée, remontée, et remise en place. Temps total de mécanique : 1h30, avec une pince et un marteau comme seuls outils.
Nous sommes donc pendant ce temps en ville, on fait un tour au marché. Un tour au distributeur pour retirer un peu de liquide, et hop on y va.
Le marché n’est pas un gentil marché à la française, c’est une version spéciale de la foire à tout : des dizaines de petits stands de 2 ou 3m² avec chacun une spécialité : ici des boissons, ici du lait, ici des prises électriques, ici des conserves, ici des chaussures, bref il y a de tout.
Les prix sont faibles. Les stands ne sont pas juste des petites tables sur tréteaux avec un parasol (moche), elles sont aussi de petites maisons ou de petits kiosques dans des bâtiments, mais aussi parfois de simples containers posés au sol et dont la porte sert de devanture.
On achète des sweats pour les filles car il fera froid dans les montagnes par la suite. On achète aussi des bonnets ! Prix du sweat à capuche : 18 000 ₮ (soit environ 6,30€) : on aurait du mal à
hésiter longtemps, mais heureusement nos sacs ont une capacité limitée donc on n’achète pas à tire-larigot. On a aussi acheté un paquet de zizi avec tatouages (voir photo).
Et nous reprenons la route (oui il y a une route à la sortie de la ville, jusqu’au péage ensuite ça redevient une piste).
La piste est longue, et plus on avance plus la végétation devient diffuse. Les nuages s’accumulent hélas (eh oui j’avais dit qu’on avait eu 4 jours de pluie, donc il ne pleut pas encore mais les nuages arrivent).
C’est une bonne occasion d’apprendre aux filles les trois étages de nuages (nuages bas jusqu’à 2km d’altitude, puis étage intermédiaire jusqu’à 5km, puis étage haut jusqu’à 8-10km). Ceci dit ce blog n’ayant pas vocation à être un cours de météorologie, les curieux se rendront eux-mêmes sur les pages wikipedia correspondantes 😉
Mais voici apparaître le sable des dunes du désert. Le grand désert avec une majuscule !
Nous roulons maintenant dans le sable humide. Même en mode 4×4, le véhicule peine, patine un peu. Les dunes sont énormes, la fameuse Dune du Pilat peut se rhabiller au vestiaire, elle ne vaut rien ici. On arrive à un moment où le 4×4 ne veut plus avancer tant le sable est pénible à franchir. On continue à pied entre deux dunes. Car nous, on sait pourquoi on est là : la source du désert ! Oui je sais, vous aussi vous aviez pigé, puisque je vous en parle depuis le début –eh eh mais vous êtes des malins chers lecteurs, chouette on va pouvoir monter le niveau alors (ouh là attention mode prof activé !!) donc voilà l’histoire, la vraie : dans ce désert, au milieu des dunes, loin de toute montagne enneigée ou d’un quelconque glacier d’où pourrait arriver de l’eau, et je vous rappelle qu’on est en plein désert : il y a beau avoir quelques nuages, ça ne suffit pas à alimenter une source. Encore moins quand ladite source est énorme au point de créer une véritable petite rivière en pleine dune !
Voyez plutôt… Car comme disait l’autre, il y a le désert, et au milieu coule une rivière. (il fallait arriver à la placer celle-là, mention spéciale à qui se reconnaîtra challenge réussi)
Mais vous vous doutez bien qu’il y a une petite aventure au tournant. Car au moment de repartir, on se fait arrêter au passage par des mongols qui font signe. En fait, on apprend que la zone est devenue un parc national (bonne initiative !) et que du coup il faut payer (ça c’est la suite logique, encore que ça me hérisse moins ici comparé au hold-up du pont du Gard mais je vous en parlerai un autre jour) à hauteur de 3 000 ₮ par personne (ça fait environ un gros euro chacun), le gouvernement a en effet placé une pancarte qui dit qu’il ne faut pas polluer ici. Et bien ma bonne dame, on paye, diantre ! Et on file plus loin, pour poser la tente et dormir au bord des dunes et de la rivière, juste après la limite du parc national. On sera bien tranquilles. On traverse un petit village qui s’appelle végétation (on aura beau chercher, il n’y a pas le moindre brin d’herbe ici).
Sur la photo ci dessous, vous pouvez voir qu’on a trouvé un petit magasin (c’est à dire qu’il faut le savoir), où on a pu se ravitailler en zizis : il paraît que les filles en raffolent. Hum, désolé, c’était facile mais bon, faut rire de ce qu’on peut.
On reprend la piste, pendant environ 30 km, et on finit par trouver un coin super chouette. On s’y installe pour la nuit.
Et comme on est encore à près de 1800m d’altitude, il n’y a pas le moindre insecte pour nous emmerder embêter. On pense avec nostalgie à nos amis qui sont partis en camping en Camargue et qui n’avaient pas pensé aux moustiques… Ils ont pensé à eux en retour, les ptits êtres volants suceurs de sang. Pendant qu’on monte la tente, les filles vont jouer dans le sable de la dune. Et bien quoi, vous n’auriez pas fait pareil vous ? Ah vous voyez !! Audrey fait un gros trou et s’y cache.
One thought on “La source du désert”
Les photos agrandies sont magnifiques !!!
Merci 🙂
Les commentaires sont clos.