Un train (première classe pour Uyuni) nommé désir

Un train (première classe pour Uyuni) nommé désir

Train première classe pour Uyuni

Nous avons pris le train en Bolivie pour aller à Uyuni. Le tarif est très faible par rapport au bus, qui déjà est peu onéreux. On a donc opté pour la première classe, qu’on appelle ici la classe « Executive ». Prix pour 7 h de train pour 5 personnes : 540 Bs, soit environ 60€. Ce tarif comprend : les sièges inclinables, la clim (et ça c’est rare en Bolivie dans les bus), une boisson et un repas servi à votre place.

Gare d'Oruro, Bolivie
Gare d’Oruro, Bolivie

Maintenant que je vous ai planté le décor paradisiaque, un peu de réalisme : le train coûte moins cher que le bus, mais il est plus lent. D’après mon GPS, il roule environ à 50 km/h tout le long, et c’est tant mieux car la voie date de plus d’un siècle et je n’ai pas l’impression que l’entretien soit la qualité première de la compagnie qui exploite la ligne. Ah si, j’ai oublié de vous dire : dans le train on a bien sûr droit à un film, mais c’est (encore) le même DVD piraté de combats de boxe dans une prison russe… A croire qu’ils n’ont piraté que ça en Bolivie !

La « taxe de terminal », quand on prend le bus. Il est possible d’y échapper !

Enfin bref, on était motivés et je me renseigne donc à l’auberge à Oruro pour savoir comment m’y prendre pour réserver un billet. Il y a bien une société en ligne qui vend des tickets, mais au quasi-double du prix et avec des frais en plus, donc bien sûr pas question ! Quand vous irez en Bolivie, n’achetez jamais de billets sur ticketsbolivia.com mais par contre le site vous permet de savoir si un bus ou un train pour votre projet existe !

Bon plan : prendre le train vous évitera de payer la « taxe de terminal » que vous devez payer quand vous prenez le bus. Bon, on peut facilement éviter cette taxe, mais il faut savoir s’y prendre 😉

 Désir d’aventure à la gare

Je me rends donc à la gare de train. En Bolivie on a parfois la bonne idée de placer la gare de train à l’opposé de la ville par rapport à la gare routière (qu’on appelle Terminal de Omnibus), et c’est le cas à Oruro. Pas grave, je traverse le marché, on connait la route maintenant. Et je me pointe à l’ouverture des guichets, car le gars de l’auberge m’a prévenu qu’il y a peu de billets et qu’ils partent vite.

Le guichet ouvre à 8h, j’arrive sur place à 7h40, je suis en avance, tant mieux. Et donc, j’attends 8h… Et là, c’est le drame !

gare d'Oruro, il est 8h
gare d’Oruro, il est 8h

Voici à quoi ressemble l’accès à la gare à 8h du matin : une grille fermée, avec un garde (qui ne pipe pas un mot d’anglais, bin voyons quel idiot d’avoir essayé aussi). Il m’indique d’un geste le tableau d’horaire du bureau de la billetterie, qui confirme bien que ça ouvre à 8h. Bah, on est en Bolivie, patientons une petite demi-heure !

 

A 8h45, le garde m’ouvre la porte de la salle d’attente. Vide, bien sûr. Totalement déserte, je commence à me dire que soit le gars de l’auberge s’est foutu de moi, soit il n’y a plus un seul billet à vendre et que je suis le seul couillon à ne pas le savoir.

salle d'attente de la billetterie, 8h45
salle d’attente de la billetterie, 8h45

Mais la patience est une qualité que j’ai, donc j’attends encore un quart d’heure !

 

9h10 : toujours personne aux guichets. Oui je sais, le temps prend ses aises, mais j’ai tout le temps et je ne partirai pas sans savoir si il reste des billets à vendre : vous savez la réponse puisque je vous en ai parlé plus haut : oui, il y en a, mais à ce moment-là, moi je n’en sais rien ! Il faut admettre que, heureusement, il fait beau (on nous avait annoncé la saison des pluies, ça aussi ça devait être une promesse fumeuse) et donc pas trop froid, car on est quand même en altitude si vous vous souvenez bien. Dans la salle d’attente un panneau répète les horaires de la billetterie : ouverture à 8h du matin tous les jours sauf le samedi. Non, on n’est pas samedi.

Guichets de la billetterie, 9h10
Guichets de la billetterie, 9h10

9h20 : un gars arrive dans la salle d’attente avec un vélo. Un client ? Non, un guichetier ! Il s’installe tranquillement, me dit bonjour (j’ai su répondre à ça : il faut dire juste buèn’  sans ajouter de dia ou autre chose après, comme il a fait lui aussi). Le monsieur me fait signe que son ordinateur est prêt, et donc j’explique que je voudrais 5 billets pour aller à Uyuni. En même temps, il n’y a qu’un seul train par jour, et il va à Uyuni. La suite de la ligne est arrêté pour faute d’éboulement de toute façons. Le monsieur est très sympa et me demande les passeports pour noter nos noms et âges et plein de trucs inutiles, on retrouve souvent ça en Amérique du Sud, genre on vous demande si vous êtes marié, ça doit date de l’ère des dictatures et personne ne s’est rendu compte que ça n’a aucun intérêt. Pour le big data ? Vu l’ordinateur en Windows 95 (véritable !) et l’imprimante à aiguilles, même pas. Et voici donc mes billets tout prêts, mais là, c’est le drame !

 

Trop confiant, j’avais pensé que je pourrais payer mes billets en carte bancaire dans une gare à touristes : eh bien non ! Mais le monsieur toujours très sympa m’indique où je peux trouver un ATM sans frais pas trop loin, j’y file (le truc est ultra glauque dans une ruelle sombre au milieu de maisons à moitié écroulées, mais il marche), et quand je reviens je paye et il me donne mes billets, tout sourire. Il n’y a toujours personne dans la salle d’attente.

train en gare d'Oruro
train en gare d’Oruro

Le gars de l’auberge se serait-il foutu de moi ? Ah… mais non, ça on le découvrira plus tard au moment de monter dans le train, une agence de tourisme achète chaque jour des brassées de billets pour des cars entiers de touristes, et leur revend au prix fort ! Bref, on a donc fait une bonne opération, mais quelle aventure !

Le train d’Oruro à Uyuni

en voituuuuuure
en voituuuuuure

Nous voici donc maintenant à l’heure du départ. Ici, le train comporte à wagon à bagages, on y place donc nos sacs comme pour l’avion, contre un petit ticket qu’il faudra rendre à l’arrivée pour les récupérer. Pratique, ça évite les tas de bagages dans le train, places dans un endroit trop petit, comme on voit trop souvent en France !

le train quitte la gare et traverse la ville en pleine rue
le train quitte la gare et traverse la ville en pleine rue (on ne s’étonne même plus)
dès qu'on sort de la ville, les détritus s'étalent sur des kilomètres
dès qu’on sort de la ville, les détritus s’étalent sur des kilomètres 
maisons de briques en bord de voie
maisons de briques en bord de voie

 

Coca train

Et en vidéo, les paysages qui défilent progressivement, ainsi qu’une expérience à base de feuilles de coca…

Les champs de plantes jaunes-rouges que vous avez vu sont des champs de quinoa. La nuit tombe quand nous arrivons à Uyuni. Mais ce n’est pas grave, car notre hôtel est… insolite !

 

7 réflexions sur « Un train (première classe pour Uyuni) nommé désir »

    1. Bonne question ! De la viande (tu as vu nos petites brochettes), mais aussi un plat typique à touristes : le Picay Macho, qui contient des saucisses en rondelles, des oeufs durs coupés, des oignons et poivrons verts, des frites et de la viande de boeuf en dés.

        1. c’est un peu décevant, l’Argentine est bien plus généreuse en termes de qualité et de goût. La viande est majoritairement du poulet ou du boeuf, tout bêtement. Je sais qu’on peut manger du lama, mais je n’ai pas pu en trouver !

  1. La gare d’Oruro, c’est une gare SNCF ?
    Je me demande ça parce qu’on dirait qu’ils ont les mêmes guichets ! (sauf qu’en France, les clients n’ont toujours pas compris qu’il ne fallait pas venir à l’ouverture; d’où les files d’attente !)

    1. Oh, la SNCF… Il y a des gens très bien dans cette grande maison, et aussi un certain nombre de gens moins bien 😉
      Mais je connais personnellement au moins une personne vraiment bien qui y est (notez que je n’ai pas écrit : qui y travaille).

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