Un voyage aux Philippines

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Le drame ! Notre chambre est un minuscule réduit. C'est tout rikiki ! On est tellement crevés qu'on s'en fout (et d'ailleurs, en fait, je m'en fous vraiment, on n'est juste là que pour dormir une nuit !).

Bref, on se couche et hop au dodo. Réveil positionné pour un lever pas trop tard le matin. On va donc peu dormir !

Demain : l'objectif sera de trouver notre vol pour Palawan (et donc pour sa capitale Puerto Princesa).

 

Jour 2 : Manille - Puerto

Manille le matin

Le réveil sonne, j'ouvre les yeux. Je me dirige vers la salle de bains/WC. Je découvre une petite casserole en plastique --quelqu'un a du l'oublier là, et je me débarbouille rapidement. Arnaud est prêt également très rapidement, on sort pour découvrir les alentours, sans se douter de ce qui nous attend. Ce sera un des points positivement agréables de ce voyage dramatique (eh oui, un drame par page, ça colore un voyage) : l'efficacité de "démarrage" de notre duo de choc.

Le choc est là : rues grouillantes de voitures, bus, jeepneys, piétons passant partout et en tous sans, klaxons, humidité (il bruine un peu, à moins que ça soit la pollution de l'air qui se condense ?) et odeurs de terre mouillée, de poussière, de fumées d'échappement, de foule, de friture, relents et remugles divers et (a)variés se précipitent en désordre violent à ma vue et à mon nez.

Aoutch ! Premier "vrai" contact avec l'Asie du Sud-Est urbain. Quelle claque !

Et, étrangement, ça me plait bien ! On erre un peu dans le quartier. Je découvrirai plus tard que nous sommes au niveau d'un croisement de deux lignes de métro aérien, au niveau de la station "EDSA". On prend d'ailleurs le métro à destination d'intramuros, pour cela on remonte vers le Nord via la ligne jaune et on sort à "Central Terminal". Je suis tout à fait d'accord avec Arnaud qui a dit "on ne connait pas un pays tant qu'on n'a pas visité les chiottes et pris le métro".

Le prix du billet est très bas (15). Il est différent selon le trajet prévu. Pour ainsi dire, pas de queue à la caisse. Le métro est climatisé, pas trop bondé. Par chance, pas de pickpockets, nous croiserons plus tard des français qui se seront fait détrousser intégralement dans le métro. J'avoue qu'à ce moment, peut être à cause du décalage horaire, je n'y ai pas du tout pensé, je reste bien sûr toujours attentif mais sans plus. Je m'estime donc chanceux, sur ce coup-là.

On sort du métro, et après avoir décliné les propositions financières d'un promeneur de touristes, on arrive à la visite d'Intramuros, le "must see" de Manille. Enfin selon le guide, car j'avoue n'avoir pas été plus emballé que ça. Non pas que ça soit moche ou inintéressant, mais ça ne mérite pas le voyage, à mon humble avis. Pour vous faire un descriptif sommaire : au milieu de Manille il reste une zone entourée de remparts, qui s'appelle Intramuros. A l'intérieur, quelques bâtiments historiques côtoient des maisons modernes et des segments urbains en quasi-friche ou à l'abandon. Ruelles sordides et rues goudronnées se mélangent. J'aime bien l'ambiance, mais pas plus et pas moins qu'ailleurs. Rien d'exceptionnel, donc, mais regardez plutôt ces quelques photos.

Cet espèce de véhicule étrange, à l'intermédiaire entre une jeep, un bus, un camion et un truc en tôle kitsch est un "jeepney". Il a les fonctions croisées de tout ce que je viens de décrire.

Jeepney à ManilleEntrée d'intramuros à Manille

Ci-dessous, à gauche : la cathédrale de Manille (dans Intramuros). A droite : le City Hall de Manille (pas dans Intramuros, mais juste à côté, de l'autre côté de l'avenue Padre Burgos). En t-shirt moulant rose, Arnaud, chacun ses goûts.

Cathédrale de Manille à IntramurosManille, le City Hall

Intramuros donne, quand on en ressort côté avenue Padre Burgos, sur le bout nord du parc Rizal, et sur un golf. En pleine ville, eh oui, ils n'ont peur de rien ! La bruine recommence, et en même temps le soleil est là. Lumière !!

jeepney à Manille un golf en plein Manille

panneau Padre Burgos Avle musée national

Nous finissons notre visite dans ce quartier et reprenons le métro aérien à destination de notre quartier de base, EDSA.

On profite de notre petit tour dans le quartier EDSA pour trouver un accès Internet (il y a des cybercafés partout, dans chaque centre commercial, aussi petit soit-il). Le tarif annoncé est de 15/h. On fait donc allumer un ordi et on regarde les tarifs en ligne pour les vols de la journée à destination de Puerto Princesa, capitale de l'île de Palawan, où nous voulons passer nos vacances. Les tarifs oscillent autour de 2 800 chacun pour l'aller simple. A titre de comparaison, ça fait un vol domestique tous frais inclus d'environ 1h15 à un tarif de 50€. Allez chercher ça chez Air France pour un vol intérieur... On hésite un instant, et on quitte donc le PC pour retourner dans le Shopping Center. Le tenancier du cybertruc n'étant pas là, on ne peut pas payer ! On reviendra... Bref, ceci vu, on avise une petite échoppe qui doit probablement être une agence de voyage, si j'en crois les panneaux "Philippine Airlines" et autres "Negros Navigation" qui ornent le plafond, le sol, les murs... On demande donc à la demoiselle son meilleur prix pour notre vol. Elle nous annonce alors 2 588 chacun, taxes incluses. C'est donc OK ! On paye, en cash bien sûr, et là on la voit partir dans son porte-monnaie perso pour y trouver la monnaie, elle fait les fonds de tiroirs, et finalement arrive à nous rendre notre monnaie avec le sourire. Les billets électroniques sont imprimés sur du papier particulièrement fin et de qualité médiocre, avec une imprimante à aiguilles poussive. Mais bon, ça marche, et c'est bien tout ce qu'on veut ! Je retourne alors au cybertruc pour payer notre connexion Internet. Le gars me dit que, vu qu'on l'a très peu utilisé (à peine 10 minutes c'est vrai), c'est cadeau. La clâssse ! Je commence décidément à bien aimer les Philippines-- le pays hein, pas les filles, me faites pas dire ce que j'ai pas écrit[mention spéciale pour Christian qui a réussi à me sortir ce gag le premier !].

On ressort, Arnaud est serein et moi aussi d'avoir nos billets. Le vol est pour 16h, on a le temps de traîner un peu, d'aller manger au resto de l'hôtel (on a découvert le matin qu'on avait, outre les petits déjeuners, le lunch inclus aussi).

Après un repas de riz et de viande en sauce (le fameux "adobo", ce plat qu'on retrouvera partout ensuite), on saute dans un taxi à destination de l'aéroport NAIA, terminal 2. C'est un vrai taxi avec compteur, waouh ! Pour la peine, il gagne un pourboire de 30.

Notre vol est celui de Philippine Airlines. Le service est impeccable, l'horaire parfaitement respecté. logo de la Philippine AirlinesA noter que quand on veut prendre un vol domestique, on doit payer 200 au terminal, sorte de taxe d'aéroport. Lors du retour par vol international, la taxe est de 750, et par contre au retour, au départ de Coron-Busuanga, on ne payera que 20. PalawanA chaque fois, il est possible de payer en dollars américains en lieu et place des pesos si on n'en a pas (le taux de change est, bien sûr, particulièrement défavorable). Je profite de ce que je parle de dollars pour une première remarque sur un fait qui m'a marqué particulièrement pendant tout le voyage aux Philippines : les très nombreuses preuves d'une influence forte américaine. Quelques exemples sous forme de petits détails, qui parleront aux globe-trotters : les feux routiers sont de l'autre côté de l'intersection, les prises électriques sont à deux broches plates parallèles bien qu'on soit en 220V, les noms des rues sont affichés en blanc sur vert suspendu sous les feux (voir photo ci-dessus), le sport national est le basket... et quand on les cherche, ces détails sont légion. Amusant !

Nous atterrissons et sommes donc enfin à Palawan ! Après avoir récupérés nos bagages, une personne se tient à la sortie du terminal pour récupérer les bandes autocollantes que les compagnies fixent sur les sacs et valises. Je ne sais pas pourquoi, car aucune vérification n'a lieu. J'en déduis que c'est peut être pour éviter que tout le monde jette ça dans le décor, ce serait donc pour moi une action "verte". Et après tout, pourquoi pas, puisque Palawan est dans un programme "vert et propre". J'ai d'ailleurs remarqué avec un plaisir réel que toutes les villes et villages, mêmes les plus pauvres, étaient vraiment propres et bien nettoyés. Je tire mon chapeau !

 

Puerto Princesa

Dès notre sortie du terminal, un chauffeur nous aborde. C'est Toto (on le saura plus tard). Il nous exhibe fièrement son permis/accréditation/autorisation/papier sous plastique et nous indique son tricycle. On s'y rend tout souriants et on se renseigne sur le tarif de la course avant de monter à bord. Vous avez vu, on est bien disciplinés, on a bien lu le guide Lonely Planet, et on suit ses conseils à la lettre (avec le succès qu'on sait, voir plus loin un certain drame). Toto nous annonce donc 50 et on monte tout contents dans son tricycle.

On explique à Toto où on veut aller. Pas d'hésitation, il comprend tout de suite, et c'est parti ! Le long du trajet, la nuit tombe (oui, la nuit tombe vite, comme partout d'ailleurs mais je ne m'en étais jamais fait la remarque). Le long du trajet Toto essaye de nous faire changer de destination en nous vantant les mérites d'un super endroit qu'il connait bien. Après enquête (voir plus loin), on comprendra qu'il y passe ses soirées à écluser des rhum-coca avec des potes. Ceci dit, on décline gentiement son offre. Profitons des quelques instants de ce trajet pour décrire précisément ce qu'est un tricycle !

Tricycles à Puerto PrincesaC'est une mobylette (le terme de moto serait inenvisageable, déjà celui de mobylette est exagéré quant à la puissance de l'engin), c'est une mobylette disais-je avant d'être interrompu par moi-même, c'est une mobylette à laquelle on a fixé une sorte de carcasse métallique et ajouté une roue à droite, formant au total un hybride inspiré (vaguement) d'un side car, mais à habitacle commun. Encore que le terme d'habitacle soit douteux. Le compteur de vitesse est bien entendu systématiquement débranché, le moteur hurle à tout rompre qu'on pourrait pourtant aller plus vite en courrant à côté, mais bon, ça transporte son petit monde. Question éclairage, Toto éteindra son phare dans les montées en espérant ainsi récupérer un brin de puissance et éviter de caler (pourtant à fond sur les gaz). Après une dizaine de minutes de ce régime, nous arrivons à l'hébergement. La route de l'aéroport à Puerto est une unique et longue ligne droite. Au dernier moment, Toto tourne et prend à gauche. La ruelle sombre est garnie de trous et de pierres. Nids de poule ? Si seulement ! On se demande si le tricycle tiendra le choc, heureusement oui ! Les tiges de métal grincent, tordent mais ne rompent pas.

L'engin s'arrête juste devant un joli bâtiment de bois bien tenu.

Je descends prestement du tricycle. Ce dernier coupe le moteur mais reste là. Il se douterait d'un truc ? J'avance bravement et fièrement vers le comptoir. Une charmante demoiselle, souriante, me regarde et s'enquiert de ma demande.

Et là, alors que je m'apprête à lui expliquer que nous souhaitons une chambre, c'est le drame.

Lire la suite : le drame !


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