Un voyage aux Philippines

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Nous sommes donc à nuit noire. Je roule doucement dans le port de commerce de Puerto Princesa, la capitale de Palawan. A ma gauche, des containers rouillés sont entassés ici et là. A ma droite, des entrepôts sombres. Le tout est vaguement éclairé par l'ampoule fébrile de ma moto. Je m'inquiète alors de ne pas voir Arnaud me suivre. Je fais demi-tour, et alors je le vois au loin, arrêté au passage de la grille entrouverte, en discussion avec les gardes. Bon j'admets, je ne me suis pas arrêté quand je suis entré sur le port, je suis passé comme si c'était normal.

Je vois alors Arnaud faire demi-tour. J'en déduis qu'il vaut mieux que je le rejoigne, et je me dirige donc vers l'entrée. C'est alors que le garde referme la grille et m'attend. Glups...

J'arrive à la grille. Le garde s'approche et me demande "the other motorbike is your friend?"

C'est le genre de situations où on n'a aucun moyen de savoir s'il faut dire la vérité ou mentir comme un arracheur de dents. Bon en même temps, je suis à l'étranger, en pleine nuit dans un lieu visiblement où je ne devrais pas être, sur une moto avec un casque (seuls les touristes en ont), et ma tête de petit-blanc ne laisse que peu de doutes. Options pour la solution n°1:

— Yes sir.

— OK! Just take the street on the left, there's a nice place there!

— Thanks!

Et il m'ouvre la grille, tout souriant. Je file sans demander mon reste. Je rejoins Arnaud et on part dans la direction indiquée. Quelques dizaines de mètres plus loin à peine, on arrive sur la "croisette" de Puerto Princesa.

 

La croisette de Puerto Princesa by night

Il s'agit d'une longue portion de mer aménagée, avec de petites boutiques ambulantes, des lampadaires colorés tout le long du bord de mer, et des bancs et plantes. Un vrai petit endroit sympa avec plein de gens qui viennent prendre l'air et profiter du soir. C'est très chouette, j'aime beaucoup cet endroit. Avec Arnaud on pose les motos et on se balade un coup à pied. C'est la fin de journée, et même si on s'est levés tard on est assez fatigués. Je profite néanmoins d'un instant d'inattention d'Arnaud pour m'arrêter à un stand de brochettes. J'interroge l'autochtone sur la composition de ses brochettes aux formes étranges. La demoiselle, sans se démonter le moins du monde, m'explique qu'il s'agit bien entendu d'une brochette aux intestins de poulet. Ah... donc ce tortillon gris là c'est de l'intestin de poulet ? Ma foi, pourquoi pas. Je Tanduay rhumtente ! Pour la modique somme de 7 je me régale (eh oui, c'est bon ce truc !).

Il est temps de rendre nos motos et d'aller boire un gobelet, non ? Ici non plus personne ne nous a piqué nos engins. On arrive à l'hôtel en quelques instants, on rend nos motos, et on croise... Toto !

Les soiffards de Puerto

Il n'en est visiblement pas à son premier verre de rhum-coke. Le rhum est un truc local, le "Tanduay". Pour l'avoir goûté (voir plus loin cet épisode dramatique qui a tourné de façon... bah vous verrez bien tout à l'heure), pour y avoir goûté disais-je, le Tanduay est un rhum à très faible degré alcoolique (je dirais à peine 20°), qui se présente sous forme blanc ou ambré. La taille "junior" est celle de la bouteille de 0,375L, et coûte moins de 1€. Elle se présente sous une forme de flasque. Mais le Toto et ses amis, ils tournent à la bouteille complète de 1L. Quand ils nous proposent de partager un verre, vous n'imaginiez pas que j'allais refuser ! Attendez j'ai déjà fait deux fois la Sibérie et sa vodka, alors c'est pas un petit rhum coca qui va m'arrêter !

Et nous voilà en train de boire un verre pendant qu'Arnaud file acheter son premier paquet de cigarettes local. Il est tout content d'en avoir eu pour 30, il en trouvera même sur la fin à 16 le paquet. Je n'ose même pas vour dire combien ça fait... Si ? Et bien ça fait un paquet de cigarettes pour 0,30€. Et encore, j'arrondis en comptant les frais de change... Enfin moi je m'en fous, je ne fume pas !

Après avoir éclusé quelques verres, on quitte les lieux et on s'aventure à pied. Au premier croisement on attrape un tricycle et on lui demande de nous emmener au super bar indiqué par le Lonely Planet. Oui je sais, on avait promis d'arrêter de se fier à ce guide dont, à plusieurs reprises que je suis prêt à détailler et à défendre, j'ai eu la certitude absolue que la personne qui l'avait écrit n'était jamais venu là. Ou alors, avait un sens de la description et de la mémoire très embrumé par les vapeurs de Tanduay. Passons. Pour la somme mirobolante de 20, le tricycle nous dépose donc à l'endroit demandé : j'ai nommé le bar Kinabuch. Et là, c'est le drame.

C'est un endroit bondé de touristes. Certes très "joli" : tout en bois bien lustré, propre, avec de la musique, des tables. Très occidental dans sa façon d'être conçu. Odieusement touristique à mon sens, même si je dois bien admettre qu'on y a passé un bon petit moment, mais sans la moindre once d'immersion locale. Or, c'est quand même ce que je suis venu chercher ici. Bah, je fais mon difficile une fois rentré, mais sur le moment j'ai passé un bon moment, alors soyons honnêtes. On boit donc quelques coups, et on repart tranquillement à pied. On reprend donc la "Rizal av." qui est cette fameuse route toute droite de l'aéroport à la mer, et qui traverse Puerto Princesa de tout son long. D'ailleurs, je ne vous l'ai pas encore dit, mais l'aéroport est en pleine ville en fait !

Sur le chemin du retour, on passe devant une sorte de stade municipal. C'est une arène couverte, sans côtés fermés, où des philippins jouent au basket. J'en vois un ou deux faire des mouvements de sauts et de danse. La circulation des tricycles et autres véhicules est un peu moins dense, le soir, mais ça reste très chaotique. Un peu plus loin, on s'arrête pour une connexion Internet : un petit cybercafé (sans café) est installé. Le tarif pour utiliser un ordinateur est de 15 de l'heure.

Puerto SabangOn rentre ensuite à notre hôtel. La gargotte est fermée, il est tard. On se couche, et demain il faudra se lever tôt car Toto nos a indiqué à quelle heure part le bus pour Sabang. Or il faut compter 20 minutes de tricycle pour aller au terminal de bus depuis l'hôtel. En effet, le terminal des bus est situé au Nord de Puerto, au "new market". Notre projet de demain est donc, vous l'avez compris, de nous rendre à Sabang en bus.

Reveils programmés, on se couche. Et devinez quoi, au petit matin ?

Lire la suite : le drame !


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