TRANSSIBERIEN : UN VOYAGE INOUBLIABLE EN TRAIN
Après une nuit agréable à l'hôtel, on nous fait visiter les sites touristiques de Listvianka : une église et le marché aux touristes. Je dis marché aux touristes, parce que à part quelques poissons et brochettes, on y trouve exclusivement des trucs pour touristes : souvenirs divers et peu variés, et en particulier un bon nombre de médailles de l'ex-URSS. J'en achète une qui --selon la vendeuse-- signifie "Excellence en sécurité civile". Je la paye 150 RUB, ce qui est assez cher pour une médaille par rapport aux prix des autres, mais celle-là était particulièrement jolie à mon goût : une belle étoile rouge et les lettres mythiques CCCP.
Alors, vu le titre du paragraphe, vous vous attendiez à ce que je vous parle de mauvais temps, de vagues, et tout le toutim ? Bon, allez, je vous raconte. En fait, on a eu un temps superbe. Soleil de plomb, pas de vent, pas une goutte de pluie. Par contre, la veille, c'était pas la même chose, et Seb qui était allé faire un tour sur le port à la tombée de la nuit m'a raconté qu'il y avait de petites vagues d'un bon mètre, ce qui est déjà pas mal pour un lac. Les Russes prétendent que parfois, lors de tempêtes particulièrement violentes, on voit des vagues de 6m sur le Baïkal.
Photo : à droite, le Baïkal agité au coucher du soleil. Source : Seb. Ci-dessous, les vendeurs d'Omoul au port de Listvianka. Source : Dany.
Mais je m'éloigne du sujet, je voulais vous parler du marché. Comme je vous disais, on y trouve quelques stands de poisson fumé --de l'omoul, bien évidemment-- mais aussi des brochettes de viande grillées comme au barbecue. Le prix est plus élevé pour les touristes (100 RUB) et je n'en ai pas acheté, et ensuite j'ai regretté. Elles avaient l'air très bonnes et les poissons aussi. Par contre, je me suis laissé tenter par des sacs de gâteaux russes vendus dans un des petits kiosques qu'on trouve partout, y compris au marché. Le même genre qu'en ville ou sur les quais de gare. Pour 12 à 15 RUB le sac, on peut acheter des gâteaux excellents en forme de macarons, à différents goûts : pain d'épice, canelle, nature ou colorés en rose, etc. Mes préférés sont ceux au pain d'épice, ils fondent dans la bouche et se conservent sans problème jusqu'à Pékin --soit donc au moins 6 jours-- et comme ils sont relativement mous, ils ne se cassent pas en mille morceaux dans le sac.
Isba ou datcha ?
A part ça, Listvianka est un joli village sibérien encore très typique si l'on fait abstraction des deux ou trois hôtels tout neufs : il y a de petites maisons en bois avec des toits et des volets aux couleurs vives --bleu et rouge la plupart du temps-- et des rues étroites et sinueuses. Le tout est dans le creux d'un vallon et en bordure du lac, sur une bande de quelques dizaines de mètres tout au plus : ensuite, la forêt sibérienne reprend ses droits et le terrain s'élève rapidement.
Il y a aussi un musée du lac --qui vaut largement la visite-- et bien sûr l'hôtel Intourist de l'époque soviétique, bien en hauteur et avec une très jolie vue sur le lac.
Mais la question qui vous brûle les lèvres : ces maisons en bois, ce sont des Isbas ou des Datchas ? Ah ah ! En fait, si j'ai bien compris, ce sont des Isbas. Et des datchas, pour certaines, probablement. En fait, les isbas sont des maisons en bois, alors que les datchas sont des maisons "secondaires" où l'on cultive un petit potager pour manger. Et qui sont en bois, bien entendu.
Mais que faisions nous sur le port me direz-vous ? On se préparait à prendre le bateau pour un petit tour sur le Baïkal, que nous appellerons pompeusement "croisière" parce que c'est ce qui était dit sur le programme touristique. Et puis parce que c'était quand même très chouette.
Mais avant de partir, je vous cite une anecdote : la digue du port de Listvianka est en bois. Oui, vous avez bien lu ! Et pour preuve, voici la photo de la susnommée digue. Je n'avais jamais vu ça ailleurs. Mais ça tient bon, malgré les vagues, les courants et la glace chaque hiver.
Nicolaï
Le départ étant prévu pour l'après-midi, un pique-nique est organisé au bord du lac par Nicolaï, un sibérien qui nous accueille avec un véritable festin digne des plus grands banquets. La table déborde de nourriture, et pour ajouter à ça il a prévu plus d'un omoul par personne !
Chants, danses, on boit "à l'amour" et on partage nos impressions sur cette gourmandise ! Quelques optimistes se baignent --Loïc et Daniel-- mais pour ma part je n'avais pas prévu le coup pour ce moment-là et je n'y vais pas. Encore un regret ! Je me console en dégustant une rondelle de concombre. Je n'en reviens pas : ce pique-nique dépasse de très loin tout ce que j'aurais pu imaginer manger dans ce coin, en quantité comme en qualité. Tout est excellent, présenté avec soin, je suis épaté.
Nicolaï, qui porte un costume traditionnel, entame une danse puis nous sert à nouveau de la vodka. Vient ensuite le thé du samovar briqué qu'il a apporté.
Le bonheur est à son comble, l'ambiance est chaleureuse. Rien que pour des moments comme celui-ci, on referait le voyage !
Photos : Ci-dessus, Nicolaï. A droite : Loïc et Daniel dans l'Angara, à l'embouchure du Baïkal. Source : Seb. Ci-contre : le festin. Source : Dany.
Ma conclusion ? Merci et félicitations à Nicolaï et ses amis ! Franchement, on a été reçu comme des rois.
Mais le temps passe vite, et notre bateau nous attend. Nous repartons vers le port, pour naviguer sur la Perle de Sibérie.
Dans l'album photos complet du voyage Transsibérien : une avalanche de photos du Baïkal !
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