TRANSSIBERIEN : UN VOYAGE INOUBLIABLE EN TRAIN
L'arrosage du tapis...
Le titre de ce paragraphe dit tout, ou presque. Je vous explique : nous sommes donc dans un wagon de deuxième classe, avec des compartiments et un couloir. Dans ce couloir, sur le sol, il y a un tapis. Et sur ce tapis, une bande de tissu grisâtre, bien tendu à chaque extrêmité du wagon par des barres en fer coincées au sol.
On pense dans un premier temps à une sorte de housse de protection. Mais c'est alors qu'on regarde de plus près. Qu'on observe le manège de la provodnista qui l'arrose régulièrement avec un pulvérisateur, et qui retend ce tissu dès qu'un pli apparait. J'avoue que je n'ai pas eu la cusiosité suffisante pour essayer d'en savoir plus, et je me suis contenté de considérer ça comme un moyen de protéger le vrai tapis et mais aussi de capturer les odeurs. La vérité ? Comme je vous ai dit : ça n'était pas assez passionnant pour qu'on s'y intéresse assez pour demander ;-)
Et puis, je fais confiance à notre provodnista : elle tient son wagon impeccablement.
Changement de locomotive
Plusieurs fois au cours du voyage, nous changeons de locomotive. Mais la première fois, je ne peux m'empêcher d'aller voir ça de plus près et de prendre des photos. Avec un stress contradictoire : la peur de rater le départ du train... alors que justement je vois bien qu'il n'a pas encore sa nouvelle loco. Ah oui, que je vous explique le départ des gares.
En France, quand le train va partir, on a droit à une jolie (?) annonce au micro, et il y a dès le départ une durée précise pour l'arrêt. En Russie, on ne peut pas compter sur ce genre de choses. Le train repart, et voilà tout. L'indice à surveiller : les provodnista qui sont postées sur le quai, devant leur wagon, et qui vérifient qui y monte. La durée des arrêts est bien indiquée dans le train, mais elle n'est pas forcément respectée, surtout si le train est en retard sur son horaire-- encore que le conducteur avait l'air de préférer foncer dans la nuit pour rattrapper son retard ou était-ce l'effet de la vodka, je ne sais pas.
Bref, si on descend du train, on a donc peur de ne pas pouvoir y remonter à temps, et visiblement ce stress est partagé par la plupart des autres touristes que j'ai croisé.
La nouvelle loco est comme l'ancienne : massive, visiblement solide, marquée d'une étoile Russe. Electrique, car la ligne est électrifiée sur presque tout le parcours.
Le spectacle du changement de loco est impressionnant. Le conducteur nous regarde d'un oeil mi-blasé, mi-agacé. Ah, ces touristes, tous les mêmes...
L'Oural, barrière de hautes montagnes entre l'Europe et l'Asie
On y croirait presque, hein ! Eh bien moi j'ai été très déçu. Pas de montagnes, pas même de grosses collines. Oui je sais, j'habite dans les Alpes alors forcément je fais le difficile. N'empêche, jugez par vous-même : c'est une barrière de montagnes ça ? Non monsieur, c'est un rêve de cartographe ! Au niveau de Iekaterinbourg, tout au moins. Il paraît que plus au Nord, c'est plus imposant... Mwais, je suis pas allé vérifier. Galina me faisait signe : pas le temps, il faut repartir !
Déçu, voilà. Alors, j'oublie un instant le paysage, et on remet une partie de Big Boss avec Dany et quelques autres. Il faut quand même que je vous explique comment on joue à ce jeu, car pour nous je le dis tout net : ce jeu a été un véritable facteur de rencontre et d'échanges. Un défouloir ludique. Un passe-temps très efficace, aussi.
Photo : Galina, notre provodnista à bord de l'Oural. Source : Seb.
Le Big Boss, dictateur ludique
Le big boss se joue avec un jeu de tarot. C'est un jeu simple, dans lequel celui qui gagne a tous les avantages pour la partie suivante. Un vrai win-to-win. Et pourtant, on s'accroche pour remonter dès qu'on n'est plus big boss. Et on y arrive... parfois ;-)
Avantages de ce jeu : pas de points ou de plis à compter à la fin, à chaque partie on recommence. Il suffit juste de se débarasser de ses cartes, et le tour est joué. Le premier à y arriver est déclaré Big Boss, et les suivants... pas big boss !
Les autres règles ? Quand c'est à toi de jouer, tu dois poser une carte avec une valeur plus élevée ou passer ton tour. On continue ainsi de suite tant que quelqu'un peut --ou veut-- monter. Le dernier à avoir posé une carte peut alors recommencer avec ce qu'il veut. Et ainsi de suite.
On peut également commencer par un double, un triple ou un carré. Dans ce cas, pour jouer, il faut poser respectivement un double, un triple ou un carré de valeur plus élevée.
L'ordre des cartes ? Comme les numéros, soit donc en descendant: As, Roi, Dame, Valet, 10, 9, 8... Jusqu'à 3, car le 2 est un peu spécial. Le Cavalier aussi, comme l'Excuse. Ces cartes-là sont des "atouts", qui permettent de "couper". On peut poser ces cartes à la place de jouer normalement. Et alors, le tour prend fin, sauf si quelqu'un sur-coupe avec un atout plus élevé. L'ordre des atouts, en montant : 2, puis Cavalier et enfin Excuse. Pas besoin de doubles ou autre pour couper, un seul atout suffit.
Enfin, dernière règle : il est interdit de poser en dernier un atout. Sinon, on se retrouve dernier d'office.
Facile, non ? Allez, regardez un peu dehors quand même, hein ! D'ailleurs, c'est l'heure de l'apéro : Alex et la vodka arrivent dans le compartiment. Il faut en profiter, l'arrivée à Iekaterinbourg est prévue pour 20h32.
Suite : Iekaterinburg
Voir maintenant l'album photos complet du Transsibérien : près de 1300 clichés
include("BasDePage.php"); ?>