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couple transsibérien

 

 

       

TRANSSIBERIEN : UN VOYAGE INOUBLIABLE EN TRAIN

 

Une nuit de Transsibérien

Il fait nuit depuis un bon moment, j'ai lu quelques chapitres d'un livre emporté pour le voyage. Je le referme et je descends de ma couchette : j'ai choisi une des deux couchettes du haut, et Seb dort en bas. Pour monter ou descendre, il y a des échelles miniatures pliables. Je préfère utiliser les deux d'un coup pour descendre, c'est plus pratique.

Gare de Taïga à bord du transsibérienJe sors sans bruit du compartiment. Le train fonce dans la nuit. On doit être en retard sur l'horaire. Je colle mon nez à la fenêtre et je profite de la nuit. En Sibérie, la nuit n'est pas polluée par la lumière des villes : les étoiles sont là et dansent dans le ciel. Il y a quelques nuages aussi, et la lune déjà gibbeuse les éclaire d'une lueur argentée. Elle sera pleine quand nous serons en Mongolie.

Le train ralentit : je sens les à-coups des wagons lors du changement de rythme. On arrive en gare de ТАЙГА(Taïga). Marrant, cette ville a le nom de son décor. Ou alors, c'est le contraire... En tout cas, je n'avais jamais imaginé qu'une ville portant ce nom existait !

En face de nous, un wagon de prisonniers. Glups.

Le train repart. Demain, nous passerons à Krasnoyarsk, grosse ville juste avant de franchir l'Ienisseï. Je retourne me coucher, et je croise Galina, notre provodnista. On ne résiste pas à la tentation d'échanger quelques mots. Elle semble étonnée de me voir debout à cette heure (il est... tard). J'ouvre le dictionnaire, et je tente un "СПОКОЙНОЙ НОЧЬ !". Elle comprend --ce qui mériterait une acclamation vu ma lenteur de lecture du Russe-- et me répond elle aussi bonne nuit.

Je me recouche, tout en profitant encore quelques instants du silence (relatif, n'oublions pas que le train est quand même bien bruyant). Seul éveillé, dans la nuit. Une sensation très singulière que j'apprécie tout particulièrement. J'aimerais la partager avec d'autres, mais tout comme le silence qui se brise dès qu'on en parle, cette situation ne peut par définition pas se vivre à plusieurs.

 

Un réveil difficile

de l'eau dans le TranssibérienSeb me réveille. Ce matin, le petit déjeuner aura lieu au wagon-restaurant, mais très tôt. Il faut commencer à nous habituer à l'heure locale, et comme on va vers l'Est, le sommeil est grignotté d'autant. J'aurais du dormir au lieu de rêvasser devant ma vitre, moi. Bah, je me reposerai après manger. Allons-y.

Photos : à gauche : un réveil difficile. A droite : "Non monsieur, je ne bois pas *que* de la vodka !". Source : Seb.

Bon, j'oublie vite ma bonne résolution. Déjà, "super papy" est là, motivé pour une partie de belotte. Je sors les poissons séchés, le jeu de cartes. Seb distribue, et la matinée commence.

la gare de Krasnoïarsk, en sibérieLes villes et les arrêts s'enchaînent à une fréquence plus élevée --ou bien c'est moi qui ne vois pas passer le temps-- mais j'apprécie toujours autant de descendre sur le quai, regarder les sibériens qui vont et viennent dans la gare, passant directement sur les voies pour rejoindre leur plateforme ou pour tenter de vendre quelques produits. Il y a moins de vendeurs qu'au début, et plus de petites cabines-boutiques avec chaque fois une petite file d'attente. La quantité de produits présentés masque la totalité des fenêtres qui deviennent des vitrines. Très pratique pour expliquer ce que l'on veut : on le montre, et on nous donne le prix sur une calculatrice : visiblement ils ont l'habitude, la machine est toujours à portée de main, comme sur les marchés.

 

КРАСНОЯРСК (Krasnoyarsk)

La gare semble toute neuve, mais le quai est défoncé, en pleins travaux... ou Krasnoïarsk : le quaien projet de travaux car je ne vois pas d'ouvrier. On trépigne : nous allons passer l'Ienisseï. En fait, je suis un peu déçu : bien sûr c'est énorme (le pont fait dans les 2km je crois) mais depuis le temps qu'on en parle, on s'attend forcément à un truc incroyable. Par contre, ce qui m'intéresse et me plait, ce sont les berges qui me rappellent des côtes océaniques. Des grosses collines vertes, on se croirait au pays des Télétubbies. Sauf que dans leur pays, il n'y a pas ces grosses péniches qui transportent du charbon ou du minerai. Ni de gros pont métallique. Et il fait beau, alors que pour nous, le ciel vire au gris.

Le pont est impressionnant : pilliers massifs, les deux voies sont séparées. L'ambiance me rappelle vaguement le pont Victoria de Montréal, la couleur mise à part. Bah, un pont métallique ressemble à tous les autres, en fait.

Le petit détail que j'avais oublié : le fleuve coule vers le Nord. Il va jusqu'à l'océan arctique ! J'ai trop l'habitude des fleuves qui vont vers le Sud, moi...
Du coup, ça fait tout bizarre d'imaginer cette eau qui va vers des endroits de plus en plus froids. D'imaginer que tout ce qui flotte part si loin. J'aimerais pas tomber là-dedans ;-)

 

TaichetOn passe ensuite à ТАЙШЕТ, puis le transsibérien reprend sa route en direction du lac Baïkal, notre prochaine escale. Nous y serons demain matin, mais il est temps de penser à l'apéro de ce soir. Le soleil s'éclipse derrière des nuages, la nuit tombe à nouveau.

Dany a un morpion qui lui gratteLa Sibérie est un endroit très plat, les couchers de soleil sont aussi jolis qu'en bord de mer --et plus, même.

La soirée est ponctuée de chansons, et Michel nous en apprend une nouvelle. L'occasion de découvrir le Capitaine Blum et les anglais sur le pont de la Tamise. Dany se laisse tenter, excellents souvenirs ! coucher de soleil en Sibérie

Photo : Dany et Michel dans le compartiment, la vodka fait son effet... Source : Seb.

 

 

Et Irkoutsk ?

Ah oui, je vous avais promis Irkoutsk. On y sera dès demain.

 

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