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TRANSSIBERIEN : UN VOYAGE INOUBLIABLE EN TRAIN

 

Nous établissons notre camp de base à 7 000

Non, je n'annonce pas ici un record d'alpinisme, mais juste le fait qu'on était à presque 7 000 km de la France. Le camp de yourtes est composé d'une vingtaine de ces drôles de constructions rondes, à armature en bois et recouvertes de tissu de feutre blanc. Pas de plastique, pas de métal, exception faite du fourneau et de l'évacuation de la fumée. Le sol est lui recouvert de lino, sur lequel on trouve des tapis dans les yourtes des Mongols.

deux yourtes dans le camp du TereljOui, parce qu'on ne s'est pas contenté de faire du camping, on est allé un peu plus loin, où se trouvait une famille Mongole. Le plus petit bout d'chou tient à peine debout, mais il sait déjà tremper son doigt dans le bidon de lait tout juste trait d'une vache ou d'une jument.

notre yourte vue de l'intérieurPhotos : a gauche, notre yourte dans le camp; à droite, l'intérieur de notre yourte.

Ils nous accueillent dans leur yourte familiale, bellement décorée et on déguste du fromage de lait de jument et du lait de jument caillé et fermenté. Franchement, on m'avait annoncé la fin du monde gustative, et bien je m'insurge : c'est original bien sûr, mais c'est loin d'être infect ! Au contraire, j'ai même trouvé ça pas mal du tout.

Mais il est vrai que ça peut dérouter, ce goût sucré-salé dans un fromage vaguement acide. L'originalité et la découverte, ce n'était pas ça le but recherché en venant ici ?

Seb, quant à lui, n'hésite pas et en reprend. Gourmand, va !

Au fond, couché sur une petite couverture, un bébé est tout emmaillotté et dort. On sort pour ne pas le réveiller, et là, c'est le drame.

 

Le Mongol au couteau en sang

Un homme donne de violents coups de couteau dans un cadavre saignant devant lui, juste à quelques pas de la porte de la yourte. La scène a également été repérée par des rapaces en vol circulaire. Il s'agit d'une chèvre qu'on vient d'égorger et dont on récupère le sang tandis qu'on l'éviscère. Scène banale en Mongolie mais inhabituelle pour moi, citadin occidental. Je suis intrigué et curieux, et j'observe sans déranger l'homme qui pratique son travail avec un équipier d'une façon très experte. Le couteau est assez petit, on dirait un laguiole. Juste ça pour dépecer une bête entière, je suis épaté.

Et tout ça dans un décor de rêve à faire pâlir d'envie les réalisateurs d'Hollywood, au coeur d'un cirque de bout de vallée. Le soleil commence à baisser et nous sommes maintenant dans l'ombre de la montagne.

On va rentrer au camp, mais à cheval. Bin oui, on est en Mongolie, le pays du cheval par excellence !

 

Un cheval à vapeur

Les chevaux de Mongolie sont plus petits que ceux que j'ai déjà vu en France. Il faut dire que je suis un cavalier émérite et chevronné, puisque je totalise près de 10 minutes à dos de cheval au cours des 30 dernières années. Vous imaginez à quel olivier sur un cheval en Mongoliepoint j'étais rassuré, mais comme l'animal était déjà plus petit que ce que j'imaginais --ou alors est-ce que c'était mon lointain souvenir d'enfance qui avait dénaturé le rapport de taille-- j'ai osé monter dessus. Une quasi-réussite, je ne suis pas retombé de l'autre côté !

la vallée du parc national du Terelj vue du campMe voilà donc à cheval. Et là, l'angoisse : comment on dirige ça, un cheval ? Par le geste, la voix ? Alexandra me dit comment on leur demande d'avancer : il faut dire "chou !". Le truc, c'est qu'à force de lui demander d'avancer --bin oui forcément il n'obéissait pas, ça aurait été trop facile-- j'avais l'air bien ridicule, au milieu du chemin, à faire tchou-tchou...

Eh oui, le mot exact, c'est ridicule. Le cheval avait bien compris qui menait la danse, et il m'a fallu une bonne demi-heure pour reprendre le contrôle --pas tout à fait total si on veut être honnête-- pour enfin profiter du trot et d'un petit galop. Impressionnant et très agréable. Dans un endroit pareil, c'est l'activité parfaite ! On se sent bien, au milieu des collines, à dos de cheval.

L'endroit est une véritable invitation à la détente, au calme et en quelques instants on se sent ressourcé. L'air est pur, frais, vif. Je me sens bien ici --une certaine forme de lien avec la Nature...

Photo : ci-dessus, votre humble serviteur sur son noble destrier. Derrière, la yourte des Mongols et à côté la scène d'abattoir. Source : Seb (qui a profité de la seule fois du voyage où j'ai délaissé mon appareil photo pour éviter un cliché équivalent). A droite : la vallée vue du camp. Ci-dessous : quelques clichés de Dany sur cette belle journée.

 

Show Must Go On !

yourtesOn est donc de retour au camp. Au programme ce soir : dîner mongol dans une grande yourte, mais surtout chansons ! La bière et la bonne ambiance aidant, on se retrouve à chanter des chansons françaises pour nos hôtes Mongols, et à leur réclamer des chansons. Alexandra se laisse aller et chante en Russe. Odgerel et d'autres Mongols chantent à leur tour. Bonne ambiance, un moment très agréable avec comme toujours un repas gargantuesque qu'on s'enfile de façon.. rabelaisienne !

Les Français, même si loin de leur pays, ne peuvent s'en empêcher : on se fait remarquer. Show must go on !

bébé MongolLa soirée s'achève et la nuit tombe. Michel nous invite, Seb et moi, à le rejoindre dans sa yourte pour goûter de la vodka Mongole achetée à Oulan Baator. Loïc nous rejoint également pour participer à cette découverte. Il faut dire qu'après un tel voyage passé en Russie et en Sibérie, il nous apparaît normal de comparer les produits locaux. La première expérience n'ayant pas été concluante, on se devait d'une deuxième chance : ne jamais s'arrêter à une première impression !

Ladite vodka est donc versée dans nos verres. Et finit quelque secondes plus tard dans nos gosiers, puis en ressort et partMongol à cheval dehors. Ce tord-boyaux est infect !

Déçus, on décide d'aller se coucher. Loïc se trompe de yourte, et entre en toute confiance dans celle d'Alexandra... Beau quiproquo ! Pour ma part, je tente une ou deux prises en pose longue du ciel étoilé : ici, pas un nuage, pas de pollution du ciel ni même de "pollution lumineuse" --la ville est à 50km d'ici. Le ciel est d'un noir d'encre, il fait un peu froid et pourtant on se sent bien. La lune est bien visible, presque pleine. J'ai apporté mes jumelles, un coup d'oeil pour observer de plus près cette rondelle grise et brillante. Je sors mon appareil photo, fais mes réglages pour capturer dans le viseurla casserolle de la Grande Ourse ou le W de Cassiopée. Malheurement, on m'a volé mon pied Odgerelphoto dans l'avion et du coup mes essais sont bien piteux. Dommage, mais voyons le bon côté de la chose : c'est une motivation pour y retourner --encore que je n'ai pas besoin de ça. J'avais considéré la Mongolie comme un "bonus" dans ce voyage, mais maintenant que j'y ai goûté, j'ai envie d'en savoir plus, d'en connaître plus.

La fatigue me gagne. Je retourne à la yourte où je m'endors comme une souche --Seb prétend que j'ai passé une bonne partie de la nuit à rigoler dans mon sommeil, vous voyez qu'on se sent bien en Mongolie-- et je ne prends pas la peine de remettre du bois dans le fourneau. La yourte est déjà surchauffée !

Le lendemain, il fait froid : le feu s'est éteint, et Seb est parti faire un tour au lever du jour, laissant la porte très légèrement entrouverte mais permettant ainsi à l'air frais d'entrer. C'est une bonne chose, car il fait un temps magnifique et que nous allons avoir une longue journée.

 

 D'autres photos du Terelj : l'album photos

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