Découvrez une capitale où le palais présidentiel n’est pas grillagé
Asunción, capitale du Paraguay
Après un petit trajet en bus super qualitatif (encore, ça deviendrait banal), nous découvrons Asuncion, la capitale de ce chaud et grand pays. Je vous passe sous silence la négociation avec le taxi à la gare routière ?
Le « chef » des taxis voulait nous faire prendre deux voitures, c’était mal nous connaître. Mais du coup, les chauffeurs étaient un peu génés et ne pouvaient pas nous prendre. Bah, le langage de la débrouillardise est plus fort ! Un signe discret à un chauffeur, il nous dit « service station », et démarre tout seul. On prend la même direction à pied, et on retrouve le chauffeur 100 m plus loin, tout sourire, faisant semblant de faire le plein !
Le long du trajet, on discute un peu, à coup de dictionnaire et de bribes d’anglais. Son rêve : venir voir le tournoi de Roland Garos en France !
Visite de la ville
La visite de la ville se fait très facilement, à pied. En gros, le centre-ville se visite en une heure. C’est une petite ville « à taille humaine » comme on dit. Ce qui est étonnant c’est surtout les contrastes en peu de distance : ici voici le palais présidentiel.
Notez qu’il n’y a ni grilles ni murs, ça donne directement sur le trottoir. Là où la claque est encore plus forte, c’est quand 100 mètres plus loin on tombe sur un véritable bidonville en plein centre-ville. Et là aussi, tout semble paisible. Mais on a beau être aventuriers, on n’est pas fadas au point de s’y balader pour vérifier.
Dans la ville, on voit aussi de jolis parcs bien carrés avec de l’ombre : oui, un soleil de plomb nous fait rechercher l’ombre. Les contrastes continuent, dans la même rue on peut voir un bâtiment tout neuf rutilant, et juste à côté un immeuble clairement abandonné ! Ah, si je parlais la langue, j’aurais bien été le visiter (urbex, encore…) mais ça ne pourra pas se faire. La gare centrale du pays est aujourd’hui désaffectée. Suite à de nombreux errements (politiques) le train a été abandonné dans ce pays. Quand on voit le nombre de bus qui circulent, on n’a aucun doute sur le fait que ce n’était pas pour une raison économique. Le chauffeur de taxi m’a d’ailleurs parlé du problème généralisé de corruption politique (il a bien précisé : corruption politique, pas policière).
Aventure touristique postale
Oui, le titre de ce paragraphe vous fait tout de suite comprendre que j’ai tenté d’aller à la poste au Paraguay ! Attendez, je vous explique. On envoie des cartes postales d’un peu partout (je fais d’ailleurs des stats sur l’arrivée des cartes, et je les publierai prochainement, avec des conclusions pour le moins critiques pour la poste française) et donc pour ça il faut bien sûr des timbres, des cartes postales, et une boîte aux lettres. Quand on a un peu voyagé, on sait que chacun de ces trois éléments peut être difficile à trouver ! Premier challenge : trouver des cartes postales. Dans un pays très peu touristique, c’est bien facile, il n’y en a nulle part. Je fais donc le tour des grands hôtels du coin, sans succès non plus.
Je tente le coup à la poste elle-même (à Samoa et à Tonga, c’est là qu’on en a trouvé) : pas mieux, mais la dame au guichet m’explique très gentiment qu’on peut en trouver à l’office du tourisme du Paraguay ! Oui, vous avez bien lu, il y a un seul office de tourisme pour tout le pays. Par chance, il est dans la capitale donc à 200 mètres de la (seule) poste. Je me rends donc audit office de tourisme, et là c’est le drame !
En travaux !
Hélas voici ce que je trouve : un endroit en travaux, donc bien sûr pas de carte postale ! Mais il y a là une personne très sympathique aussi, qui m’explique que je peux en trouver dans une petite boutique, à quelques pâtés de maisons, par là… Bon, je vous rappelle mon grand niveau de compréhension en espagnol, et le fait qu’ici il est aussi rare de trouver quelqu’un qui parle français ou anglais qu’un jurassien qui parle russe, mais je ne lâche pas l’affaire ! Et avec raison, puisque la fameuse boutique existe, et qu’elle vend bien quelques cartes postales, datant probablement de l’ère coloniale ou presque, planquées au fond derrière de vieux trucs invendus, mais bon elle en a, et elle me les vend avec sourire ! Et les timbres ?
Ah non, je n’en ai pas, il faut aller à la poste : ça se dit correos (ça aussi j’ai appris maintenant !) et plus précisément Dirección Nacional de Correos del Paraguay ce qui est plutôt long pour le seul bureau de poste de la ville, mais on n’est pas à ça près, ça fait partie du choc culturel on dirait. Je retourne donc à la poste, attention ça ferme à midi, mais pas de souci la dame de tout à l’heure est là, je donne mes cartes postales et pim poum timbres et tampons ? Non, ce serait trop simple. Elle me montre les timbres, me les prépare, mais me donne une facturette à aller payer à l’autre guichet. Pas chiant, j’y vais, je paye, et je reviens au guichet avec le reçu, et cette fois-ci la dame me donne les timbres.
Je les colle, je rédige les cartes, et je lui rends, et là ça y est pim poum tampon ! Je prends la photo, elle rigole, parce que malgré leur procédure un peu étonnante, je n’ai eu affaire qu’avec des gens qui ont vraiment tout fait pour m’aider, alors que je ne parle pas leur langue et que je suis un (simple) touriste ! Prenez des notes…
Ah, et la boite aux lettres ? Oh c’est bien facile, ça n’existe tout simplement pas dans ce pays. Ici, on donne ses lettres à la poste, et voilà tout. J’ai donc bien fait comme il faut en fait !
Au marché : oiseaux et animaux
Il est temps d’aller se balader un peu au marché. Comme souvent, excellent moyen de prendre la température. Et ici, il fait drôlement chaud ! Blague à part, le marché central d’Asuncion est immense. C’est le fameux « mercado 4 », quand vous irez là-bas n’hésitez pas à y aller, c’est très sûr, il n’y a pas de risque, mais par contre prenez du temps. En deux heures on a à peine effleuré le truc.
On y trouve absolument tout : bien sûr à manger, des jus de fruits pressés devant vous, des glaces de toutes sortes, mais aussi des vêtements, des chaussures, des montres, des téléphones portables, des enceintes géantes de sono, des pneus, et… Ah non, pas de cartes postales !
Eve, qui aime les oiseaux, est toute contente de trouver un bébé hibou (photo interdite par le vendeur), un perroquet, et d’autres oiseaux, des chatons, des chiots, des poules et des poussins, etc.
On retourne à notre hôtel, j’en profite pour faire quelques détours et prendre des photos de la ville.
Ici, une cathédrale fait face à un bidonville. Là, dans un parc, des paraguayens jouent aux dames avec des bouchons de bouteilles en guise de pions. Juste à côté, un stand de tatouage-piercing en pleine rue, on pourrait avoir des doutes et pourtant il y a une véritable file d’attente devant
–ce qui est un bon moyen de choisir les endroits dans les pays qu’on ne connait pas, comme pour les restos : si des locaux s’y entassent, c’est bon signe. Bon pour ma part, pas de tatouage, c’est devenu trop banal de toute façon.
Ah, tiens, un bâtiment abandonné. En plein centre-ville de la capitale !
Mais il est déjà temps de partir. On prend l’avion pour aller en Bolivie !
L’avion ?
Oui, l’avion. Mais pas n’importe quel avion ! Un petit coucou de 30 places, d’une petite compagnie inconnue du nom d’Amaszonas. On n’a peur de rien, mais on a vérifié : elle n’est pas inscrite sur la liste noire, allez on y va !
Le vol est parfait, on nous sert un petit jus de fruits frais (à noter : Pierre et Lenny sur leur vol transatlantique on dû payer pour avoir de l’eau et un mini sandwich fade…) et nous arrivons donc en Bolivie. Mais ça, c’est une autre histoire !
3 réflexions sur « Découvrez une capitale où le palais présidentiel n’est pas grillagé »
Vous allez tous revenir multilingues !
Chapeau !
Je me répète encore, je sais, mais ton récit et les photos sont du vrai bonheur, c’est superbe ! Merci de nous faire partager vos découvertes !!
Merci !
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