Adieu capitale, bonjour Mongolie !
Le premier jour d’un voyage est toujours un peu spécial. Dans notre cas, ce premier jour de notre voyage en Mongolie est en fait le 4e, puisque nous avons déjà passé quelques jours à Ulan Bator, mais bon faisons comme si c’était le premier. Je vous présente nos deux nouveaux entrants dans cette grande aventure : Bida, notre guide accompagnatrice francophone surqualifiée, 27 ans, et Iggy, notre chauffeur graisseur mécanicien as du volant 52 ans. Je n’exagère ni pour l’un ni pour l’autre, mais vous le découvrirez au fur et à mesure, car pour ma part vous vous doutez bien que je vous raconte tout ça avec quelques jours de décalage, histoire de vous avoir fait attendre pour que monte le suspense !
Nous voici donc à bord du véhicule qui nous servira de transport pour presque un bon mois sur les routes et les pistes de Mongolie : vous reconnaissez un UAZ de fabrication russe, solide et rustique. En fait à l’intérieur, Iggy a fait des miracles et l’a transformé en chouette cocon bien confortable. Arrêt au supermarché pour faire des provisions avant d’aller vers le désert — n’oubliez pas que la Mongolie c’est plus que trois fois la France, et bien moins de 2 millions d’habitants hors de la capitale. Donc, il faut tout emporter ou presque. Réserve d’eau en bouteilles de 5L. Vodka pour les soirées ? Oui, un peu. Et nous reprenons la route jusqu’à une station essence où on va manger dans un petit resto, en forme de yourte mongole, il faut bien se mettre dans l’ambiance. L’ambiance est aussi au niveau des WC. Non, amis européens, oubliez tout ce que vous avez l’habitude de voir : nous n’allons pas avoir des WC « cuvette » ou « à la turque » pendant ces prochaines semaines. Les WC, c’est un trou avec une planche pour poser vos pieds. Si jamais on est en mode luxueux, il y a une porte (non, elle ne ferme pas, faut pas abuser !), et si on se trouve dans un niveau de haute voltige alors il y aura un toit. Je vous montre la photo, vous semblez douter, mais vous avez de la chance l’odeur ne passe pas par Internet.
Sur ces quelques lignes qui vous auront semblé peut être un peu excessives surtout si vous connaissez mes voyages précédents, je vous rassure : ça s’est bien sûr très bien passé, et parmi nous cinq aucun ne s’est plaint de cet état de fait. Le confort est bien sûr quelque chose que tout le monde apprécie, mais pour autant on ne va pas être idiots : à Rome, fais comme les Romains.
Tiens, un passage à niveau sans la moindre barrière traverse la 2×3 voies ? Bah rien de grave, puisqu’un gentil panneau ZOGS nous indique de s’arrêter. Comment ça vous ne savez pas que ZOGS veut dire STOP ? Ah mon bon ami, mais c’est bien pour ça qu’on a un chauffeur !
La route nous emmène en direction du Sud. Le fourgon plafonne à un bon 70 km/h sur la route, mais on s’en fiche pas mal puisqu’on est là pour voir aussi le paysage. Les lignes droites sont immenses. Après quelques centaines de kilomètres, nous arrivons dans un parc national où plusieurs espèces protégées déambulent joyeusement, dont des marmottes qui atteingnent un poids vénérable et feraient pâlir d’envie le moindre montagnard alpin, quoi qu’un pyrénéen aussi mais je suis plutôt d’origine de l’Est n’est ce pas ? Les marmottes sont grasses disais-je, peut être aussi parce qu’il fait froid l’hiver. Un bon -30°C ça n’effraie pas son Mongol, mais revenons à notre sujet d’origine à savoir le parc national où l’on peut donc accéder moyennant un péage de 3000₮ par personne (soit ~1,20€ admettez que ça reste raisonnable), et dont le prestige est notemment forgé par la présence de chevaux (le parc national, suivez un peu bon sang) que nous allons donc aller voir avec le petit camion car ici pas de souci on peut rouler avec son véhicule dans le parc national et c’est d’ailleurs tant mieux car la piste étant de toute façon assez peu travaillée on avance à petite vitesse et donc on peut observer très bien tout ce qui est joli à voir dont les si fameux canassons suscités.
Mais la vie est ainsi faite qu’il faut parfois se résoudre à subir une petite pluie au mauvais moment.
Le temps des statistiques viendra, mais je peux déjà donner ce premier score qui me semble ma fois fort honorable :
- séjour en Mongolie : 29 jours
- jours de pluie/neige : 4 jours
- jours de beau temps : 25 jours
Soit donc un ratio de beau temps de 86%. Et tout ça en fin août et septembre, on avait placé un vrai risque. Bravo la Mongolie !
Rompus à toutes les expériences ou presque, dynamiquement motivés et encore frais démoulés de la capitale, nous nous extirpons donc de l’engin et avançons appareil photo en main en direction des célèbres équidés. Lesquels sont placés à flanc de colline, face à une autre colline où un troupeau de touristes s’affaire à les prendre en photo.
Et à qui nous rétorquera que nous sommes nous aussi des touristes, je répondrai que oui mais non, car je voudrais nous qualifier d’aventuriers ou tout au moins d’explorateurs. Ce qui n’enlève rien à la panoplie appareil-photo, mais la tempère en y mettant quelque réserve et retenue, mais pas trop non plus n’exagérons pas. Et ma foi ils sont donc en liberté ces bestiaux dont aucune boucherie chevaline ne verra jamais le bout des naseaux, sauf si les braconniers ne changent la donne, car bien sûr il y a un peu de braconnage, comme dans toutes les zones protégées, ne faites pas les innocents, vous vous en doutiez. Ne jugeons pas, constatons les faits.
Et d’ailleurs, la pluie s’arrêta aussi vite que nous approchions, ce qui nous a permis quelques photos sympathiques que voici, dont celle où votre humble serviteur découvre avec circonspection les ossements d’un des dadas dont on vous parle depuis plusieurs lignes. La carne a du crever un hiver trop froid, et nourrir ensuite les charognards. A moins que vous ayez une autre explication, c’est celle que retiendra donc le jury, d’autant que voici un bel arc-en-ciel, eh oui relisez plus haut on vous a dit qu’il ne pleuvait plus, c’est fou ces gens qui suivent d’un oeil à peine et se plaignent ensuite de perdre le fil de l’histoire.
D’autant qu’entre temps, on est repartis, et on s’arrête manger dans un petit resto dans un mini village qui s’appelle Lune. Enfin ça se dit Lune, en fait c’est ЛУН et donc ça ne veut pas dire Lune, mais ça se prononce Lune, ah quelle aventure, je vous présente pour le coup une petite photo des WC (revenons à nos fondamentaux) ? Non, faut pas abuser. On en reverra de toute façons, ça va même être une petite musique récurrente tiens.
Vous aimez les chocs culturels ? En voici un petit, intéressant cependant. En Mongolie, tout au moins hors de la capitale, quand vous allez au resto il ne vous sera pas proposé de boisson. L’usage est que chacun apporte son eau/bière/coca/autre (cochez les cases inutiles si vous le voulez, moi je m’en fiche je ne vois pas votre écran avec les traces de marker indélébile), bref c’est l’usage est c’est plutôt étonnant pour un petit français qui a toujours été endoctriné par le concept inverse, qui a subi la notion du droit de bouchon. Bref, j’apprécie l’idée et on notera par la suite que dans certains établissements il existe des frigos bien garnis où on peut se fournir si on n’a rien apporté, moyennant un tarif proche du supermarché. Donc, personne n’hésite et tout ceci me plait bien. Notez donc : première découverte exploratoire en Mongolie !
Il fait nuit maintenant, on reprend la route en direction du mini gobi qui nous attend. A demain pour en savoir plus !
Ah, vous vouliez voir une photo des bourrins ? En voilà !
4 réflexions sur « Adieu capitale, bonjour Mongolie ! »
Passionnante et depaysante lecture dans le train qui a environ 1h30 de retard. .. mais ici c est la France 😉
Bonne continuation !
L’on reconnaît la patte de l’écrivain-aventurier avec appareil photo 😉 !
Génial le concept des boissons que l’on peut apporter au restaurant !
Après tout, tout ce qui est vital devrait être plus accessible pour tous et chacun … partout.
Peut-être qu’un autre fil rouge pourrait te convenir aussi ?
Il me tarde d’en savoir un peu plus sur les Mongols, leurs coutumes en vous recevant et en partageant vos visites.
Profitez bien de chaque instant !
Bises
Olivia
Demain matin dans le métro bondé, bloqué entre deux stations et le nez coincé sous l’aisselle de mon voisin à l’hygiène corporelle douteuse, je repenserais avec nostalgie à la photo du poste « d’Observation ! » et ces magiques paysages mongoles avec le réconfort de savoir qu’un monde meilleur existe, ailleurs, quelque part…..
En tout cas, ça fait plaisir d’avoir de vos nouvelles après presque 2 semaines (De là à en déduire que la vitesse de l’accès à internet n’est pas la première qualité des steppes mongoles… Il n’y a qu’un pas ! Mais évitons les déductions quelque peu hâtives.)
Bises à tous les 5
JLo
ps : devant ce magnifique glyphe « ₮ », je m’incline bien bas. (c’est au moins une combinaison à 7 doigts, ça!)
Enfin la suite de la saga !!! Je l ai attendue !!! 😁 Hâte de lire la rencontre avec un(e) Chamane 😝
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