Comment visiter une maison Hobbit à Matamata sans raquer 75$ chacun, et autres histoires de vaches à lait
(il y a quoi dans le trou ? réponse plus bas, mais non ce n’est pas ça une maison de Hobbit)
Matamata & pognonland
Nous voici arrivés à Matamata, à une heure de Rotorua en roulant plein nord. Matamata, c’est notre étape avant la péninsule du Coromandel. On y va pour retrouver Denis & Joy, un couple de néo-zélandais qui possèdent une ferme laitière ici et qui nous y ont invités.
Mais Matamata est surtout connu par les fans du Seigneur des Anneaux (oui, encore, c’est une vraie plaie dans ce pays on ne parle que de ça) tout simplement parce que c’est à quelques kilomètres à peine qu’a été tourné le fameux film, et en particulier on vous propose donc d’aller visiter le plateau de tournage, joyeusement rebaptisé depuis pour les touristes du pénible nom de « Hobbiton ». Pour pouvoir faire quelques pas dans cette enceinte et y prendre des photos, ainsi qu’avoir le droit d’acheter des souvenirs à prix d’or, il faudra au préalable débourser la modique somme de 75$ chacun. Non monsieur, il n’y a pas de tarif famille ou enfant, c’est ainsi.
Le bon plan
Par chance, nous ne sommes clairement pas fans de ce film et cette ambiance médiévale-fantastique. Mais comme parmi nos lecteurs nous avons en revanche des acharnés du thème, voici le bon plan pour pouvoir quand même faire des belles photos et visiter une maison Hobbit©®™ sans débourser un seul dollar ! Mais d’abord, histoire de prouver que ce n’est pas du flan, voici les photos !
Hobbiton ?
Mais enfin, puisque tout ceci est accessible gratos, pourquoi les gogos vont s’entasser (250 à 300 visiteurs payants par jour en moyenne) à Hobbiton ? Simplement parce que le fameux Hobbiton a une force publicitaire insupportable : c’est bien simple, on en voit la pub partout, dans tous les flyers et magazines de tourisme, dans tous les hôtels même à plusieurs jours de route de là, dans tous les restos, dans la totalité des offices de tourisme du pays, et même à l’aéroport avant même d’avoir passé la douane !
Impossible d’y éviter. Et la version gratuite ? Personne n’en parle nulle part… sauf qu’on l’a trouvée, et que c’est odieusement facile !
Mais comment ? Ah ah… Je vais vous faire économiser une belle bouteille !!
Bon, allez, le suspense a assez duré. Il suffit de vous rendre à Matamata, cherchez l’info-center (office de tourisme), et c’est là.
Kesketudis ? Comment ça « c’est là » ?
Oui, la maison que je viens de vous montrer sous toutes ses coutures n’est rien d’autre que l’office de tourisme de Matamata ! On peut donc bien sûr la prendre en photo, y entrer, et y acheter moult saloperies beaux souvenirs qu’on rapportera précieusement et qu’on chérira sur l’étagère à poussière, oui parce qu’au prix auquel on vous les aura vendu, vous n’oserez même pas faire la poussière dessus. Exemple : un lot de trois fausses pièces commémoratives en faux doré (en fait c’est fait d’un alliage de couleur vaguement dorée sans la moindre dose d’or bien sûr, même pas en placage) pour la somme modique de 85$ (vous pourriez vous payer trois jolies pièces en argent véritable à ce tarif là), enfin bref tout ça pour dire qu’on a nos photos de maison Hobbit, et qu’on est bien contents d’aller juste à côté pour dépenser nos sous, il y a un concert de musique country !
La country, c’est pour les vieux américains
Ah ah ! Vous pensez ça ? Tout faux ! Déjà, il existe de la country ailleurs qu’aux USA, la preuve puisqu’ici on ne verra cet après-midi que des groupes locaux. Oh, j’ai oublié de vous dire, le concert est gratuit !
Au cours de l’après-midi, on aura vu des grands chanteurs de la country Néo zélandaise (je sais que vous ne les connaissez pas, donc je vous fais grâce des noms), et aussi des jeunes qui se lancent.
Mais comme la chance a ses limites, on a dû dépasser notre dose du jour. Donc, pour donner le change, la météo s’en mêle et de gros nuages s’amoncellent juste au-dessus du concert…
En route pour la ferme
Du coup, Joy nous montre le chemin de la ferme pendant que Denis reste aider ses amis à ranger un peu. Il faut dire aussi qu’il vient de gagner à la tombola, alors on ne part pas sans donner un coup de main dans ces cas-là (ou alors il faut revoir un brin sa formation politesse ?).
Nous voici donc après 10 minutes de route dans une jolie ferme laitière… donc c’est à dire (pour les citadins qui se savent pas trop ce que c’est) des champs d’herbe, des vaches dans un des champs, et un local pour la traite des vaches, et une maison pour les gens qui vivent là :-))
Ils ont la chance d’avoir une petite source sur leurs terres qui leur donne donc l’eau de la maison et de la ferme (jolie économie sur le budget d’une ferme, croyez-moi). On sera dans une petite « maison d’invités », juste à 10 mètres de leur maison. Oui, ici certaines personnes ont carrément une maison d’invités !
Le cidre
On est reçus comme des princes ! Gibier, mouton (bien sûr), cheesecake au Nutella (les filles hurlent juste à l’énoncé du plat) et du cidre, plein de cidre.
Il faut que je vous avoue un truc. Jusqu’à ce voyage autour du monde, j’étais convaincu que le cidre était une invention de Bretagne (ou de Normandie), et que c’était (en gros) du jus de pomme fermenté. Ouh là là, grossse erreuuuur monsieur !!
En France, c’est tellement réglementé que c’est ça, en effet. Mais ailleurs, on trouve du cidre à plein d’endroits, souvent pas limité aux simples pommes et soit dit en passant, nettement meilleur que la grande majorité des cidres français. Oh, il y a des bons cidres en France, mais ils sont rares et chers. Les autres peuvent aller se recoucher, un peu comme la Kronenbourg qui peut aller faire acte de contrition honteuse devant la moindre bière allemande ou belge. Bref, Denis adore le cidre donc ça sera la boisson de notre séjour chez eux, sans oublier une bouteille de vin pour faire plaisir aux français (on a cette réputation d’aimer le pinard, alors ma foi on ne refuse pas !).
Bilan : miam, c’est bon de manger chez des néo-zélandais !
Mais on entend tout à coup un moteur de camion ! On va voir, oh, c’est la ramasse du lait ! Le monsieur vérifie le fond de cuve (c’était donc ça l’image du haut de l’article !!) et prépare les petits échantillons pour les analyses. Il y a ici aussi deux traites par jour, cet après-midi ce sera un peu plus de 3500 litres pour 220 vaches. Mais ici pas de traite automatique, il y encore des gens qui travaillent pour brancher et nettoyer les trayeuses.
J’ai demandé à Denis quelques chiffres sur sa ferme. Il possède les terres et les installations, mais les 220 vaches sont à un associé. Ils partagent les bénéfices 50/50. Le principe de la vente du lait ici n’est pas au volume, on leur paye uniquement le gras et la protéine ; ils ont même une pénalité s’il y a trop de volume. Ils touchent environ 6$ le kilo de graisse (ça fait 3,50€ environ) si tout va bien. Ils sont testés bien sûr contre les problèmes du lait, et si le lait contient le moindre problème (bactérie, antibiotique, etc) il est considéré comme valant zéro. L’avantage qu’ils ont c’est qu’il ne gèle jamais ici, donc ils peuvent laisser le bétail dehors toute l’année. Donc, pas besoin d’avoir de grands bâtiments, ni de faire de gros stocks de fourrage pour l’hiver !
Il m’explique qu’en Nouvelle-Zélande, il y a beaucoup moins de moutons qu’avant. Il y a une vingtaine d’années, il y avait 65 millions de moutons dans le pays (et à peine 4 millions d’habitants), et maintenant il ne reste « que » 40 millions de moutons. Le reste a été changé pour faire du lait qui se vend mieux, et qui a un marché en pleine croissance. C’est donc pour ça qu’on ne voyait pas tant de moutons que ça dans les champs !
Mais le temps passe, et le soleil va se coucher. Et nous aussi, parce qu’on a eu une sacrée journée bien remplie !
A demain pour une autre aventure : devinez quoi, on va aller à…. une cascade !!
(*) en réalité, il y a une autre méthode pour aller voir du hobbit sans payer, et même entrer au Hobbiton sans payer, et en plus c’est légal. Il suffit d’être invité chez Denis et Joy. Et comme ils habitent, la région, s’ils vous emmènent, c’est gratuit. Mais on s’en fout tellement qu’on n’a même pas fait ça. Mais si vous, vous allez là-bas et que l’info-center ne vous suffit pas, faites-moi signe et on vous donnera l’adresse de la ferme !
One thought on “Comment visiter une maison Hobbit à Matamata sans raquer 75$ chacun, et autres histoires de vaches à lait”
220 vaches laitières c’est un gros troupeau !! Alors vous avez initiés les filles à la traite ?!
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