On a passé l’automne 2018 en Argentine : vendanges à Mendoza !
Automne 2018
Absolument : oui, c’est déjà l’automne 2018 en Argentine, comme partout dans l’hémisphère Sud (enfin, là où il y a un automne, bien sûr). Alors puisque nous sommes à Mendoza, la ville la plus réputée d’Argentine pour son vin, nous allons vous emmener avec nous pour une journée de visite en dehors des sentiers battus. Je vous ai donné dans un article précédent la recette magique. Ce genre de visite a néanmoins un coût : ne rêvez pas, le gentil monsieur qui vous servira de guide local aimerait bien payer ses factures et le carburant de sa voiture, et les propriétaires de la bodega où nous allons déguster du (très bon) vin savent que nous ne sommes que de passage, avec nos sacs à dos, et qu’on ne va donc pas emporter deux cartons de 12 bouteilles, même si l’envie n’en manque pas. Donc, on paye un tribut légitime pour pouvoir profiter d’une visite absolument exclusive. Aujourd’hui, notre « guide » sera Soledad, une jeune femme brillante qui maîtrise largement son sujet : le vin.
Entrée magestueuse
Oui, je sais bien que ça s’écrit avec un J. Mais là, le côté « magique » est présent dans le titre, car la bodega où nous arrivons est absolument splendide, mais n’a rien de royal (je J de majestueux c’est pour majesté, le titre qu’on donne au roi). A peine arrivés, nous sommes pris en charge par une œnologue qui nous fait goûter un petit vin « histoire de faire connaissance », mais surtout commence par nous emmener dans la vigne. Eh oui, le vin, ça vient de dehors : goûter du vin sans avoir vu le terroir, sans avoir ressenti le sol et observé les ceps, c’est comme commencer un film par la scène de fin : c’est probablement bien joli mais ça manque cruellement de scénario !
L’œnologue nous le fait bien comprendre : elle aime sa vigne, elle aime son métier. Elle raconte avec passion les types de sol, la magie qui opère ici car nous sommes dans une zone ultra-aride, qui ne permet à la vigne de pousser que grâce à une irrigation héritée des Incas, qui est limitée et contrôlée. Pour elle, chaque grappe, chaque grain est un festival de superlatifs !
Vendanges de nuit
Il fait tellement chaud ici que les vendanges ont lieu très tôt le matin (pour le rouge), ou carrément de nuit pour le blanc, car il doit garder sa fraîcheur jusqu’à la mise en cuve ! Le travail est fait par des « petites mains » : des français souvent étudiants, qui profitent de cette expérience pour améliorer leur espagnol et/ou leur CV. Les raisins sont ensuite bien sûr mis en cuve, le rouge macère avec les peaux tandis que le blanc est séparé bien sûr. Nous goûtons ce qui s’appellait à mon époque du « vin blanc doux nouveau », bref du jus à peine fermenté. Premier choc, il n’est quasiment pas acide. On demande : vous ajoutez du sucre, vous traitez avec des produits ? Vous mettez des copeaux ou du bois dans la cuve pour donner du goût ?
Traitement minimal
Rien qu’à voir dans le regard, on a dit une hérésie. Tant mieux ! Mais la personne prendra le temps de nous expliquer que « ces méthodes de barbares d’un autre âge » sont bannies ici. D’ailleurs, le climat très spécial permet de limiter les traitements préventifs de la vigne à seulement deux par an, contre plus d’une dizaine (parfois encore plus) en France. Le coût du vin en est bien sûr impacté directement, et le goût est au rendez-vous. Ici, ils ont la chance de n’avoir quasiment aucun parasite qui vient boulotter la vigne, tant mieux pour eux, c’est un vrai miracle !
L’absence de sulfites est également intéressante, même si on supposera en bons paranos qu’ils doivent quad même ajouter des trucs sans nous le dire à nous pauvres incultes. Le vin rouge titre régulièrement dans les 15° et parfois même 16° d’alcool, le blanc n’est pas loin. En parlant de degrés on rigole, car ici le terme « servir à température ambiante » signifie : mettre délicatement au frais pour revenir vers les 20°C : en effet, il fait un bon 30°C à l’ombre –et heureusement, il y a de l’ombre ! Imaginez boire un vin à 16° d’alcool à 30°C, autant dire que vous n’aurez que l’alcool, sniff…
Pause repas
Maintenant qu’on a bien bu, il est temps de faire une petite pause déjeuner, parce que c’est pas tout, mais Sol nous a prévu une autre bodega cette après-midi ! Mais n’espérez pas boire de l’eau à midi, eh non !
Alors, pendant qu’on se sustente, je vous laisse regarder quelques jolies photos…
Bodega 2 : le retour du bon vin
Soyons très clairs : il y a évidemment d’excellents vins en France, mais il faut accepter une bonne fois pour toutes que de nombreux autres endroits du monde produisent également de très bonnes bouteilles. La Vallée de l’Uro, où nous sommes aujourd’hui, est un de ces endroits. L’exploitation que nous visitons cet après-midi est réellement petite et confidentielle : la production totale est en-dessous des 10 000 bouteilles par an. Si vous n’êtes pas un habitué du vin, sachez que c’est vraiment faible. Avec un tel volume, on ne peut pas jouer sur la quantité, donc la qualité est un impératif de survie.
Sans vouloir entrer dans les détails (après tout, vous allez y aller bientôt n’est ce pas ?) il faut savoir que cette maison vend ses bouteilles à 75$ (dollars américains) l’unité, et qu’il y a une liste d’attente pour pouvoir en commander… Les gars ont vraiment bossé dur, et le travail sincère, ça paye.
En vidéo !
Voici une petite vidéo de notre visite dans ces lieux prestigieux et remarquables. Nous avons eu la chance d’y être accompagnés par des gens brillants, qui ont su nous faire partager leur passion sans nous faire passer pour des neuneus. Bravo !
PS : au sujet de la photo de titre : non, on n’avait pas trop bu pour la prendre, c’est juste que c’est dur de prendre une photo nette depuis le véhicule quand la route est ondulée et qu’on est à plein zoom 😉
4 réflexions sur « On a passé l’automne 2018 en Argentine : vendanges à Mendoza ! »
C est le soleil le nez un peu rouge?
😀
Carta recibida hoy.
Muchas gracias
Y seguir aprovechando los vinos argentinos.. que os vaya bien sus visitas. Salud y felicitad à todos.
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