Bienvenue en Amérique Centrale (suite dramatique)

Bienvenue en Amérique Centrale (suite dramatique)

Double drame

Pour rentrer en ville, on a le choix : soit le taxi (20$) soit le bus (0.25$ chacun). Notre décision va donc pour le bus, ce qui permettra en plus d’être avec des locaux ! Un peu d’attente, pendant laquelle les chauffeurs de taxi nous soutiennent mordicus que le bus ne viendra pas (mais bien sûr, on va les croire !), puis le bus arrive , et là, c’est le drame !

J’avais bien prévu mes 1.25$ en pièces, mais je n’avais pas prévu qu’il fallait avoir une carte ! Pourtant, j’aurais du m’en douter, c’est comme ça partout depuis qu’on est en Amérique. Il est loin le temps où on payait à bord à une gentille dame (qu’on appelle d’ailleurs encore konduktor en Russie) ! Donc, comment faire ? Tout simple : demander à n’importe quel autre passager de biper sa carte pour nous, et lui donner l’argent. Ce qui nécessite juste que le système permette de payer « par trajet » et non « par personne », ce qui est le cas ici. Parce que franchement, à 0.25$ le trajet (ça fait ~0,20€) on n’a pas envie de resquiller !

Petite file d'attente au terminal de bus
Petite file d’attente au terminal de bus

Nous arrivons donc au terminal de bus, qui fait aussi office de terminal de métro et de bus longue distance. On se retrouve à faire une petite queue (de 90 minutes) pour pouvoir acheter notre billet de demain. Eh oui, c’est le début des festivités de Pâques, et dans ce pays très catholique, tout le monde veut partir à la campagne ! Il fait une chaleur épuisante dans le terminal, les filles se réfugient dans une des salles d’attente, un peu climatisées.

Une fois obtenus nos billets pour demain, on apprend que pour pouvoir accéder aux autocars, il faudra payer un taxe de terminal (comme en Bolivie ? mais le Panama est un pays riche pourtant !) et que cela se paye… avec une carte de bus-métro ! Je me dirige donc vers le guichet dédié.

le fameux portillon pour accéder aux bus
le fameux portillon pour accéder aux bus

Là, je demande pour une carte de métro et 5 passages pour le bus. On m’a expliqué que la carte coûte 2$. Donc je tends bêtement 2$+1.25$=3.25$. Et là, c’est le drame ! La dame prend mes sous, et me tend la carte avec un sourire narquois. Je sens immédiatement qu’il y a eu arnaque, mais je ne pige pas. Je demande à la personne dernière moi dans la file d’attente : et là, c’est le drame.

allo la sécurité ?
allo la sécurité ? le client ne veut pas partir !

La personne en question m’explique que pour prendre mon bus, ça ne sera que 0.10$ chacun, car 0.25$ chacun c’est pour le bus urbain, mais pour le métro c’est 1.25$ chacun. Compliqué ! Bref je demande à la guichetière de me rendre les sous en trop, mais non, elle ne veut pas. Je demande qu’elle m’explique. Mais comme je lui parle en anglais, elle me prend pour un américain. Or, à Panama, les habitants ont une (très grande) dent envers les américains qui ont squatté le canal jusqu’en 1999… Donc, la guichetière dit non, et appelle la sécurité ! Mais je ne lâche rien, je refuse de partir sans avoir trouvé une solution ! Je demande à voir son superviseur, qui m’explique que oui mais maintenant que c’est encaissé c’est impossible, bla bla bla… Du coup, je finis par décider de partir, car je bloque la file d’attente et qu’une vingtaine de personnes perdent leur temps pour rien. Mais la guichetière ne veut plus me donner ma carte non plus !

Gargote à Panama City : miam !
Gargote à Panama City : miam !

Tant pis, demain on revient, et j’aurai plusieurs heures à tuer en attendant le bus…

Et le lendemain, je retourne donc au même guichet. La même personne est là. Elle me reconnaît et ne semble pas contente. Je lui dis que je suis français. Alors, elle sourit, me tend ma carte, et s’excuse. Il suffisait donc de lui dire ça ! Affaire réglée !

Les jolies pièces du Panama

Quatre pièces d'un quart de Balboa
Quatre pièces d’un quart de Balboa

Au Panama, la monnaie officielle est le Balboa, qui vaut exactement un dollar US. Seules les pièces sont fabriquées au Panama, les billets sont les dollars américains. Mais les pièces sont très jolies. Sur les pièces de 0.25 B./ (on ne dit pas 25 cents, on dit un quart de Balboa) ils ont même des incrustations en couleur. C’est assez rare  et original, mais c’est joli sur des pièces de monnaie.

Ce n’est pas le seul pays à faire ça, mais ça reste rare (sur des pièces en circulation, car il y a plein de pièces bidon de ce genre, vous voyez souvent des pubs pour ces pièces de pseudo-collection sans vraie valeur dans les magazines, et là en effet c’est du pipo). Bon, ça ne vaut pas le billet de 7 dollars de Fiji en termes d’originalité, mais c’est déjà pas mal ! Bravo !

Si vous voulez des pièces de Panama, dites-le moi très vite (on n’y restera pas longtemps).

Le soir tombe

un bus local éclairé
un bus local éclairé

Les bus locaux sont des espèces de jeeps géantes, ça rappelle un peu les Philippines. Dès qu’il fait sombre, ils rivalisent de couleurs et de gyrophares pour se faire repérer. Au terminal de bus, c’est un véritable festival de couleurs !

Il y a une foule et un bruit important en permanence dans tous ces terminaux de bus, mais là on monte d’un cran. Le capharnaüm est permanent.

 

Ah, et voici enfin notre bus. On devait partir à 19h30, mais on commence à connaître le truc. On se pointe donc à 19h20 « à tout hasard », mais le bus précédent (celui de 19h) n’est même pas encore chargé. On partira finalement vers 20h30, donc à peine une heure de retard, ça va c’est raisonnable.

Médiocre qualité et conduite sportive

Par contre, la qualité n’est plus là. Finis les beaux bus de luxe d’Argentine et du Chili. Fini les « cama » et « ejecutive », ici c’est 4 par rangée, à la française, clim à fond (la légende locale prétend que ça protège les autres passagers si un gars a une maladie), on a donc remis nos pulls alors qu’il fait 40°C dehors et 90% d’humidité ! Le chauffeur conduit comme s’il était poursuivi par une horde de tyrannosaures, les craquements de la suspension ne semblent pas l’inquiéter outre mesure. On fonce à plus de 100 km/h dans les routes sinueuses de la forêt tropicale, en pleine nuit. Ouh….

 

Mais alors, pourquoi on va à cet endroit ? Et d’ailleurs, on va où ?

Nous allons jusqu’à Almirante, devant l’archipel de Bocas del Toro. Une perle spectaculaire absolue. Nous y arrivons au petit jour, le soleil se lève à peine sur l’Atlantique — pardon, sur la mer des Caraïbes. Ensuite, on continuera jusqu’au Costa Rica, mais pour l’instant, on s’installe pour trois nuits.

Et voilà la vue qu’on a, ce matin, depuis notre hôtel :

ça valait le coup !
Avouez : ça valait le coup ! (photo non truquée, non retouchée)

Bref, ici on a beau parler espagnol, ce n’est plus le même continent. Bienvenue en Amérique Centrale !!

Le Panama n’est pas un pays immense, mais il nous aura fallu 10 heures de bus pour en traverser la moitié Ouest.

Notre trajet jusqu’ici à travers la jungle :

 

5 réflexions sur « Bienvenue en Amérique Centrale (suite dramatique) »

  1. Sinon si j’avais envie d’être taquin, je te dirai que les bus qui filent à 100 km/h et font 10h de route auront parcouru 1000 km 😉

    Mais je vois très bien ce que tu veux dire, l’ayant vécu particulièrement au Pérou (et avec un seul phare qui plus est! )

  2. À part se dire que le conducteur est habitué, il ne doit pas y avoir grandchose à faire pour se rassurer je pense.…

    L’aventure avec la caissière a dû bien t’énerver. Grrrrrr !

Les commentaires sont clos.

Les commentaires sont clos.