La ruée vers l’Est
Depuis le Minnesota, beaucoup de choses et beaucoup de kilomètres !
Plus on va vers l’Est, et plus les autoroutes sont en mauvais état et plus il y a de péages… Mais heureusement, ce n’est pas ce qu’on gardera en mémoire. Ces derniers jours, nous avons fait trois visites aussi diverses qu’enrichissantes (pour les tenanciers, s’entend), et pas mal d’autres arrêts.
Et aussi, nous avons traversé plusieurs Etats : nous étions dans le Minnesota, nous avons roulé à travers le Wisconsin, puis le Michigan, pour rejoindre l’Ohio et prendre la pluie en Pennsylvanie, avec deux incursions rapides en Virginie Occidentale et au Maryland. Waouh !
On fait le pont
On est dans leMichigan.
Le pont Mackinaw est un immense pont (plus de 8 km ça commence à être vraiment grand) qui relie les deux parties du Michigan qui sont séparées par… le lac Michigan, bravo ! Chaque vendredi soir, il y a là un joli petit feu d’artifice et une vue nocturne très sympa.
Et devinez quel jour on est ? C’est dommage, je n’arrive plus à vous étonner maintenant, eh oui c’est vendredi, donc on a eu droit au feu d’artifice bien sûr. Bon, ça ne vaut pas le concours international des feux d’artifices qu’on avait pu voir quand on habitait au Québec, mais ça reste très chouette. Et le temps impeccable en plus, pas même un petit brin de pluie pour nous gâcher le truc, rien ! C’était impeccable… Ah, sauf les moustiques, tiens. Eh oui, on ne le sait pas au début, mais on se méfiait (l’expérience du Costa Rica peut être ?) donc on avait prévu le produit anti-bzzz et on a bien fait. Des nuages entiers ont tenté de nous poinçonner, mais grâce à notre super répulsif, les femelles vampires sont allées se rassasier sur d’autres visiteurs. La preuve en photo, pour ceux qui auraient un doute sur la « nuée » : voici une photo d’un brise-glace célèbre ici, qui est à quai. Les taches sombres ne sont pas des défauts de la photo, ni de la fumée, ce sont des masses volantes d’insectes assoiffés de sang humain. Vous pouvez zoomer si vous avez un doute. Franchement, je n’avais pas vu ça depuis les marais au Sud de Valence (en Espagne, mais c’était il y a bien longtemps).
Mais ce n’est pas grave, car dès le lendemain cap au Sud pour rejoindre un concours de pêche.
Un concours de pêche ?
Oui, enfin non c’est un prétexte, on roulera aujourd’hui jusqu’à Detroit pour visiter le musée Henry Ford, mais à mi-chemin il y a une chouette animation, un concours de pêche. Gratuit. Organisé par… un parc national, rien que ça. Mais oui !
L’ambiance est très bon enfant, les adultes comme les enfants sont emmenés d’animations en stands et bien sûr on leur propose tout le matériel pour pêcher tout simplement.
The Henry Ford
Et donc, quelques dizaines de miles plus loin, nous arrivons à Detroit, et plus précisément au musée de l’innovation : The Henry Ford. Le lieu est réparti en plein d’activités, on se limitera pour notre part au musée de l’innovation, il faudrait la journée complète pour tout voir !
Galerie des voitures de présidents des Etats-Unis, historique de l’aviation aux Etats-Unis (les frères Wright) mais aussi l’innovation en architecture, en matériel, agricole, en meubles… et en Maths !
La visite a plu aux filles. Prix d’entrée (musée seul) pour nous cinq : 115,25$. Pour ma part, j’ai trouvé ça plutôt cher par rapport au contenu, qui bien qu’il soit très bien mis en valeur, reste assez académique et peu interactif. On reste dans une approche musée très XXe siècle.
En continuant vers le Sud, on arrive dans l’Ohio, prononcez eau-ail-eau.
Le coup de fusil
On est aux Etats-Unis, pays mondialement connu pour son addiction aux armes à feu. C’est donc l’occasion idéale d’essayer de comprendre comment ça fonctionne dans ce pays, quel est le rapport des gens aux armes, et bien sûr, d’essayer !
Pour moi, une arme est bien évidemment un objet d’une immense dangerosité, puisqu’il est conçu pour tuer. Mais nous allons voir comment ça se passe réellement, ici aux Etats-Unis. Nous nous rendons donc une armurerie qui fait aussi salle de tir (shooting range). Un gars, particulièrement sympa, nous accueille. Je m’attendais peut-être à un molosse semi-tatoué qui nous aurait regardé d’un air supérieur en ricanant, je ne sais pas. Non, le type est vraiment ouvert, je lui explique qu’on est français (donc pas citoyens américains), qu’on n’a jamais fait de tir avant, et qu’on voudrait se renseigner sur comment ça fonctionne.
Il prend tout son temps, nous présente les armes (qui sont sous clé). Il nous montre les petits pistolets, et quelques gros trucs : les armes sont exposées, du petit pistolet de poche (couleurs assorties disponibles) aux fusils de guerre ! Pour nous, ça sera les petits pistolets.
Avant de nous tendre une arme pour qu’on la regarde, il vérifie qu’elle est bien vide, et nous rappelle la règle n°1 :
même si j’ai vérifié devant vous, vous devez quand même considérer qu’une arme est toujours chargée.
Donc, jamais viser autre chose que le sol, sauf à vouloir tirer ! J’ai beau avoir déjà fait joujou avec des armes à blanc, ça reste très impressionnant d’avoir une arme en main.
On en regarde plusieurs l’une après l’autre.
Le responsable nous explique ensuite que, si nous voulons, on peut aller apprendre à tirer dans la salle spéciale. Commence alors le remplissage d’un formulaire dont les questions feraient sourire, du genre « êtes vous un fugitif en cavale ? » ; je lui demande si quelqu’un serait assez bête pour répondre oui, et il nous dit que, hélas, certains le sont, et qu’il doit alors leur dire de partir ! Ensuite, paiement puis il prend nos passeports comme caution (il faudra rendre les armes à la fin, c’est une sorte de location à l’heure), et il nous accompagne dans le shooting range. Avant d’entrer, on met casque anti-bruit et lunettes de protection. Un homme est déjà là, sur une autre « ligne de tir », et s’entraîne. Chaque tir fait un bruit énorme, malgré les protections auditives. On sursaute à chaque fois !
Nous sommes maintenant prêts pour le tir. Enfin non, car déjà, c’est bien entendu un seul à la fois, les autres attendent en arrière évidemment. Et le responsable devient instructeur : il nous présente l’arme choisie (je n’ai pas retenu le modèle, honnêtement ce n’était pas l’idée) et Chrystel passe en premier pour découvrir comment ça se tient, comment on charge, comment on se positionne, et… premier tir !
Puis c’est à mon tour. Eve et Audrey ont voulu essayer, Chloé a préféré ne pas tirer : bien sûr, on n’a pas forcé ! Le gars nous a expliqué que sa fille de 8 ans vient tirer ici très régulièrement : c’est un simple sport ici. On constate pour notre part qu’il y a beaucoup de femmes qui sont dans le magasin ou dans les stands de tir. Il y a des jeunes et des vieux, bref il n’y a pas à première vue un « profil » de l’américain armé. Les gens viennent ici en couple, souriants, comme on sortirait le chien… Pour nous, c’est à chaque étape une surprise effrayante, c’est à croire qu’ils ont oublié que ce sont des armes !
Un petit extrait en vidéo vous montre notre « instructeur » et mes premiers tirs. A chaque coup, je suis étonné par l’énergie de cet objet qui est, je le rappelle, un petit pistolet !
Bon, on avait le droit de continuer à tirer pendant encore plus d’une heure, mais après quelques tirs on est repartis. C’est une expérience assez troublante, mais qui valait le coup : on comprend mieux l’addiction des américains à leurs armes (ce qui ne veut pas dire qu’on la cautionne). En tout cas, en terme de choc culturel, ça vaut la visite. Tarif de la visite (inclus les balles et le temps restant non utilisés) : 82,79$.
L’Ohio, c’est juste des armes ?
Oh non ! Nous avons découvert un petit écrin de verdure, et dedans on a trouvé une petite cabane. La fameuse « cabin in the woods » si vous voyez l’allusion !
On va donc passer la nuit ici, notre dernière nuit dans la nature car à partir de demain c’est Washington et New York qui nous attendent, et à ce qu’on m’a dit ce serait un peu à base de buildings et de gratte-ciels 🙂
N’allons pas trop vite, nous allons donc passer la nuit ici !
Mais avant ça, nous avons fait un détour par Cleveland, et nous y avons visité son fameux aquarium.
L’aquarium de Cleveland
L’aquarium de Cleveland est assez réputé. Bon, si vous avez déjà visité le musée océanographique de Monaco, il fait bien sûr pâle figure, mais on ne joue pas dans la même Cour : il n’y a pas de prince régnant à Cleveland, Ohio. En revanche, il y a des raies dans l’aquarium, qu’on peut caresser (enfin, on plonge deux doigts dans l’eau et on attend avec patience que les raies veuillent bien venir se faire toucher au passage, il n’est pas question d’envahir leur petit bassin).
Je vous rappelle qu’il n’est pas très facile de faire des jolies photos de poissons dans un aquarium, mais les spécimens sont tellement beaux qu’on ne résiste pas à la tentation d’essayer !
La visite se termine par un immense bassin où se trouvent plusieurs espèces géantes, dont bien sûr des requins. Mais je ne suis pas assez connaisseur pour vous dire quelles sont les espèces exactes !
C’est impressionnant quand même de voir la taille de ces bestioles ! Tarif de la visite à l’aquarium : 93,75$.
Et là, je me dis : tiens, c’est moins cher d’aller faire du tir que d’aller à l’aquarium ou au musée. La légende était donc vraie : il n’y a pas de doute, nous sommes vraiment aux USA !
Retour au chalet
Vous vous souvenez, ce soir on dort dans la nature ! Alors après cette journée, on profite du décor. Là, un lièvre (ou un lapin ?) passe dans l’herbe, pendant que les filles jouent sur l’étang avec le pédalo qu’elles ont trouvé. L’intérieur est chaleureux sans l’ostentatoire bio-dégoulinance qu’on subit dans ce genre de lieux en France. Et ici, ce n’est pas pour les touristes : il a fallu jouer des coudes pour pouvoir venir dans cet antre, habituellement ce sont juste quelques familles qui se passent le mot…
Bref, on va encore passer un bon moment. Tout est prêt pour la soirée, Eve va faire griller les chamallows au barbecue… A demain : Gettysburg, et Washington !
Allez, le petit résumé de ce grand trajet en vidéo :
8 réflexions sur « La ruée vers l’Est »
Super article, vous en avez fait des choses !!! J’adore la version « Petite maison dans la prairie » !! Olive, t’as été couper le bois ?!
L’aquarium, il y avait des discus : petite pensée pour mon Seb ?!
Oui, ceux-là je les ai reconnus (les jaunes tout plats !)
Bien chouette toutes ces aventures! Faut dire que cela nous manquait depuis 3 jours!
Bon je ne parlerai pas de la pose d’Olivier au bord du lac Michigan : elle se suffit à elle-même! :-p
Il y a quelques années, j’avais fait une séance de tir à 25 m et le recul de l’arme est surprenant en effet! Vous avez tiré à quelle distance ?
Ah la grosse pomme… (je ne connais pas washington) une des rares villes que j’ai trouvé intéressante (toutes proportions gardées)
I went to University south of Toledo…many moons ago. Nice to see the area is still green. As for the gun shooting…WOW! I have never shot a gun! Guns scare me!
But I guess it is good to know something about guns?
Well, I think you have to know at least a bit about guns, then you can have your own idea.
C’est enrichissant ! Pour tout le monde !
Le tir … c’est quand même un sport parfois.
Sans cautionner le fonctionnement des États Unis, je peux comprendre que l’on aime tirer à l’arme à feu.
Je comprends parfaitement, justement, c’était là l’intérêt de tester.
Yes
Les commentaires sont clos.