Une journée à la campagne
Cet article est un remerciement à part entière, extrêmement mérité, pour mon ami Jean-Philippe. Nous nous sommes connus à l’époque où il était élu municipal en France et moi secrétaire général de la FFPIDI, et il se trouve qu’il vit actuellement au Japon avec sa (future) femme Shoko qui elle est japonaise. Nous avons donc réussi à combiner notre passage au Japon pour le rencontrer et passer une super journée avec lui. Malheureusement, Shoko a de grosses responsabilités dans son travail et n’a pas pu être là pour nous voir, mais ça se comprend facilement, surtout quand on sait l’importance que revêt le travail au Japon. Ils vivent à un peu moins d’une heure de train de Tokyo-centre, donc ça pourrait être la campagne, c’est vu comme tel par les citadins, mais en fait c’est aussi la banlieue.
Comment ça s’est passé ?
Je ne vous refais pas le descriptif du voyage en train pour aller à la compagne ? Ah, si, parce que ce que forcément ça tient de l’aventure. Je m’explique ! Avec notre super-pass on est à l’aise, et on commence à savoir s’y prendre au Japon. Sauf que pas de chance, pour aller à notre destination, il faut prendre une ligne qui n’est pas JR. Pas grave, on achète le ticket qui va bien, on avise le train, et on monte. En voiture !
Le souci vient quand, bien sûr, le contrôleur arrive.
On montre nos gentils tickets, et le monsieur nous explique que nous avons pris une troisième compagnie (qui fait la même ligne, mais plus cher) et qu’il FALLAIT payer un supplément. Imaginons la même scène en France : le quidam voyageur se fait joyeusement taxer d’une amende pour fraude, et paye le bon billet au prix fort ainsi qu’un supplément pour délivrance à bord (et là je suis encore très gentil). Au Japon, où tout le monde est parfaitement réglo, on s’attend donc à pire encore.
Et non : le contrôleur, à la limite de s’excuser lui-même de notre erreur (réellement involontaire, on n’est pas des fraudeurs non plus) nous explique très poliment combien on devait payer, et accepte bien volontiers notre monnaie et nous délivre séance tenante les bons tickets, le reçu, et repart en nous remerciant d’avoir choisi cette compagnie. On est un peu interloqués. C’est génial ce pays ! Et par simple respect mutuel, on n’a réellement vraiment aucune envie de tricher la prochaine fois. Le système est basé sur le respect généralisé, et ça marche !
Typhon et cimetière
Nous arrivons donc, et Jean-Philippe est là qui nous attend. Le typhon a fait déborder les rivières et on fait une petite balade où on voit les dégâts. On continue notre petite découverte du village via un cimetière (c’est comme les magasins, c’est un moyen très intéressant de découvrir une culture locale, même si bien sûr c’est moins « glamour »*) et un temple. Ici, les gens sont multi religion : shinto, bouddhistes, confucianistes, et un peu de tout histoire d’être sûrs de ne pas avoir raté le bon dieu « au cas où ». Jean-Philippe nous a préparé un petit sac-dégustation : on mange des biscuits et des fruits locaux qu’il a sélectionnés pour nous. Bien sûr, c’est un régal !
Et aujourd’hui, chose assez insolite pour nous, il pleut. C’est une des premières fois du voyage, on en oublierait presque que c’est normal la pluie 🙂 bref Jean-Philippe nous a prévu d’aller au onsen, ce sont des bains traditionnels japonais. Il y a d’innombrables sources chaudes au Japon, et l’une des habitudes pour ce pays où tout est propres est donc d’aller au bain pour se laver, et y passer un bon moment. On prend le bus et on arrive droit devant la porte de l’établissement. C’est plutôt haut-de-gamme, mais en fait le tarif est particulièrement raisonnable. Je détaille !
Bienvenue au Onsen !
En entrant, c’est comme chez les gens, il y a une sorte de marche d’escalier, il faut donc y enlever ses chaussures. On va donc les ranger dans un petit casier (gratuit) à clé, et on garde la clé autour du bras. Il y a aussi des range-parapluies à casier-clé (gratuits aussi) si vous avez un parapluie. On avance ensuite vers la caisse, on indique qu’on vient pour la journée, qu’on compte manger, mais en fait on vous donne simplement un code-barres à mettre autour du bras (comme la clé du casier) et ça vous servira de moyen de paiement pour tout à l’intérieur, et on paye en sortant.
JP nous présente les lieux : ici le restaurant (sorte de buffet à volonté (limité à 1h30 pour éviter de rater le reste), ici le sauna chaud, ici le sauna au sel, ici les fauteuils de massage automatiques (c’est réellement mieux que les saletés que vous avez pu voir en aéroport), ici la salle pour faire la sieste avec couchettes molles et draps doux, ici les nombreuses piscines d’eau chaude ou très chaude, etc. Il y a aussi une endroit où on s’allonge sur une sorte de dalle de marbre chaud, recouvert d’une pellicule d’eau chaude (2 ou 3 cm d’eau, pas plus), et la brise du vent vous fait un effet de chaud-froid particulièrement sympa. Il y a aussi bien sûr des douches et… Ah il faut que je vous raconte les douches !
Chacun pour soi
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais au Japon c’est très sympa, très fort en service, mais très individuel. J’ai fait exprès de ne pas dire individualiste, car ce qui vous frappe par exemple en entrant dans les douches de l’onsen, c’est ce côté chacun dans sa petite case, dans son petit box. Et on retrouve ça un peu partout, ils ont l’air d’adorer ça. Donc pour la petite histoire, la douche se prend assis. Oui, vous avez bien lu, on ne se douche pas debout ici. On a un petit support en plastique sur lequel on s’assoit, et on est dans un petit box avec miroir, douche, savon, shampoing, après-shampoing et plein d’autres trucs que je n’ai pas compris, le tout inclus dans le tarif bien sûr, il y a des cotons tige, des serviettes en papier,, sèche-cheveux de compétition, et s’il vous manque autre chose il y a encore un distributeur à côté qui vous le propose, y compris brosse à dents, peigne, lunettes de bain, boissons, gâteaux, enfin bref tout y est. Mais on est tout seul devant son bidule, un bucket à la main à se le renverser dessus pour rigoler. J’étais avec JP, il était donc derrière une autre cloison à faire pareil. Ah, c’est peut être parce que les timides sont gênés d’être tout nus ? Bah c’est homme et femmes séparés, et puis ça fait un moment il me semble que les gens savent qu’ils sont tous construits sur le même modèle non ? Non ? ah bon. Bin voilà, ils savent maintenant 🙂
Bref, vous savez maintenant pourquoi vous n’aurez pas de photos de l’intérieur.
Mais par contre, voici celles du resto !
Le temps passe à une vitesse folle ! On reste des heures dans ce genre d’établissement ! Il faut donc déjà nuit quand on décide de repartir, après avoir pris un dernier sauna au sel : comme un sauna normal, sauf qu’on se frotte le corps avec du sel demi-fin (entre du gros sel et du sel fin), à pleines poignées, ce qui ajoute un peeling de la peau à l’absorption de la transpiration. Puis on ressort et hop une douche !
Le top, je vous dis ! Coût total de la visite (incluant le gueuleton monumental du midi) : moins de 100€ pour nous cinq. Quand on connaît le niveau du coût de la vie au Japon, c’est particulièrement peu onéreux.
Anecdote amusante : dans le train et le métro au retour, on voit de nombreux travailleurs qui dorment pendant le trajet. JP m’a confirmé que c’était une grande habitude. Pendant ce temps, les filles regardent des consignes de sécurité façon manga en japonais… Pas de doute, on est à Tokyo !
Conclusion
Merci sincèrement et infiniment à Jean Philippe pour cette journée particulièrement mémorable. On a découvert grâce à lui de belles choses et on a un super souvenir de notre séjour au Japon !
*mention spéciale pour « glamour’, en souvenir d’un Noël il y a bien longtemps, où Pierre V. avait posé cette question d’ambiance qui allait nous tenir toute la soirée : qu’est ce que le glamour ?
3 réflexions sur « Une journée à la campagne »
Eh bien moi je trouve qu’une journée comme celle-ci, ça pourrait avoir un côté très « glamour ».
Je m’explique :
S’occuper de soi, se dorloter et se faire dorloter, tout est prêt pour le bien-être … il y a un côté doux, agréable et mignon, donc un peu glamour (de mon point de vue).
Ceci dit, la définition de glamour m’intéresse ! Si une retranscription de la dite définition existe, je suis preneuse !
Je pense que ça fait partie des questions « comment lancer un débat ? », tout à fait aussi efficace que « faut-il ou pas un accent sur les majuscules ? » qui peut mener des discussions endiablées et se termine souvent par cet argument imparable et définitif « oui mais moi à la petite école on m’a dit que… »
Ton avis est, comme souvent, très pertinent.
D’accord avec toi pour plein de sujets, notamment les majuscules à accents ou sans, …
Ceci dit, nous n’avons pas dû fréquenter le même type de petite école !
Sujet clos !
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