La perle de l’Altaï
Il y a tellement de monde sur les routes bondées de Mongolie que le poste de péage consiste en une simple guitoune unique, au milieu de la route, avec deux barrières, une dans chaque sens, et une personne dans la guitoune pour encaisser les 1000 ₮ du voyageur. Comme ça représente à peine 0.40€ en comptant large et en incluant les commissions de change (qu’on ne paye pas, pour mémoire), même le nomade tricheur n’ira pas en passant par la steppe, ce qu’il pourrait faire bien facilement.
Et nous continuons donc maintenant, quittant à nouveau la ville d’Ulaangom, pour nous diriger vers les montagnes de l’Altaï. Notre chauffeur Iggy a dit qu’il connaissait un petit endroit assez chouette, et du coup on lui a dit « on y va ». La description s’arrêtant là, on va bien voir ce qu’on va trouver à destination ! On suppose néanmoins qu’il y aura quelques jolies montagnes ou de l’eau, c’est souvent ça qui est perçu comme joli par les nomades (et par nous aussi).
Très rapidement, la route fait place à une piste. La piste file tout droit vers la montagne, on croit deviner une sorte de col, on dirait qu’on va monter là-haut. Comme on part de 750 m d’altitude, on se doute que ça sera haut. La piste est assez bien définie, on sent bien qu’il y a pas mal de véhicules qui passent ici — enfin quand je dis pas mal, ça veut dire un ou deux par jour, comprenons-nous bien. Il y a même des panneaux de signalisation parfois !
Je repense à la yourte où nous venons de passer la nuit. Au petit matin, un « voisin » est passé nous voir (c’est rare les touristes ici, surtout des occidentaux !) et donc on a découvert qu’il parlait un peu russe, moi aussi, ce fut finalement la seule langue commune des deux et donc on a discuté un peu. Péniblement car lui et moi n’avons pas un bon niveau, mais avec un peu de motivation et un carnet à dessins, on peut facilement dire bien des choses. C’est un bon exemple de ces rencontres réelles, ce qu’on cherche dans ce voyage. Ces quelques minutes à discuter avec une personne que, probablement, je ne reverrai jamais, ont apporté néanmoins en nous un grand souvenir, et une expérience vraiment plaisante. Je vous souhaite à tous de vivre ce genre de moments inoubliables.
Et au détour de ces belles pensées, la route continue de monter. Iggy passe la seconde, puis la première. Le moteur de l’UAZ mouline à fond, pour qu’on avance à quelques kilomètres heure, mais ça grime vraiment et je ne pense pas qu’ait été prévu sur ces moteurs un réglage de la richesse air/essence, donc plus on monte et plus le moteur est poussif. On passe les 2400 m d’altitude et ça monte encore. La température reste caniculaire. Les arbres ont déserté le paysage. Le col n’est plus très loin maintenant. On arrive au sommet et tout à coup Iggy repasse la 3e, le véhicule fonce maintenant vers une vallée, on roule à pleine vitesse au travers des alpages. Enfin, ça ressemble à des alpages, car les Alpes sont loin. On aperçoit un troupeau sur la droite : quelques centaines de têtes au bas mot, toujours ce mix subtil moutons/chèvres qu’affectionnent les nomades.
Et puis, tout à coup, brillant comme une perle dans son écrin : le plus beau lac de Mongolie s’offre à notre vue. Coincé entre des montagnes bien plus hautes encore, surveillé par des sommets enneigés, arrosé de quelques petits torrents facétieux, et accueillant à peine une triplette de yourtes, son panorama a de quoi faire rêver tout aventurier découvreur. Et nous tombons immédiatement sous le charme. Du coup, on décide de rester deux nuits au lieu d’une. Hop. Et on s’aventure vers le rivage, pour demander aux nomades s’ils auraient un peu de place pour nous.
Mais il nous reste encore un peu de piste jusque-là. Le lac n’est pas si petit que ça, il doit bien faire 5 de long et 2 ou 3 de large. Ou pas ? Aucune idée, je n’ai pas mesuré 🙂 mais si vous voulez y aller, envoyez-moi un message et je vous donnerai le nom et les coordonnées GPS de ce lac exceptionnel. En plus, il n’est pas salé, on va donc se régaler ! Nous arrivons à hauteur des yourtes. Iggy coupe le moteur et nous nous approchons. Une femme en sort, et nous ouvre les bras sans hésiter ! Nous sommes les bienvenus, et deux des trois yourtes seront pour nous. Son mari, est est garde du parc naturel où se niche le lac, est en patrouille pour quelques jours et surveille pour trouver d’éventuels braconniers.
Devant les yourtes, un torrent. A côté du torrent, un kido marche seul, ici on laisse les jeunes être autonomes très vite. Le rituel habituel a lieu : on nous sert du beurre, des beignets maison, des bonbons, du lait au thé (ou thé au lait, on ne s’est jamais décidé à trancher). Alors, comme disait la greluche de la pub : je crois que je vais me plaire ici ! Du coup, on se répartit dans les yourtes, on prend nos quartiers. Chrystel prépare une expédition lessive, Audrey prépare une expédition baignade. On est fins prêts.
Profitons de cette belle vue. Soyons désinvoltes. N’ayons l’air de rien. (la lala la la….)
2 réflexions sur « La perle de l’Altaï »
On ne m aura pas : j ai bien évidemment reconnu un montage photo d un fast-food avec un fond rapporté. Et le lac c est bien évidemment le lac de Saint Point!
En fait depuis le début vous êtes au camping de Malbuisson. Dans un mobil home.
🤠
Damn! On nous a eus…
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