Expédition en Bolivie : on va plus haut ! (article long)
Après le Salar d’Uyuni, on va traverser le Sud Lipez pour rejoindre le Chili. On va éviter la route classique qui passe par Calama, et on va foncer directement à travers les montagnes.
C’est majoritairement des volcans, certains fument encore ! Nous partons donc vers le Sud. Il fait déjà très chaud quand on s’arrête pour faire un petit déjeuner improvisé, à 9h du matin. Mais bon, la saison des pluies fait la grève, alors on ne va pas se plaindre. On a investi dans un tube de Biafine géant, parce qu’on s’attendait aux coups de soleil du Salar, à juste titre, pourtant on avait fait attention ! Ajouter à ça les gerçures de lèvres dues au dessèchement de l’altitude et du vent, ça pique ! Mais il paraît que c’est ça aussi, l’aventure des expéditions en montagne !
Notre périple continue, et les paysages sont à chaque fois encore plus épatants. On vient de passer les 4000 mètres d’altitude, la fatigue liée à l’essoufflement est réelle quand il faut grimper une petite colline. On boit des litres d’eau pour éviter le mal de tête. Heureusement, les corps ont eu le temps de s’habituer un peu à l’altitude avec notre montée progressive via Cochabamba et Oruro. Je plains sincèrement ceux qui débarquent ici directement en avion !
Plus on avance sur notre trajet, et plus on monte en altitude. On taquine régulièrement les 4200 mètres au-dessus du niveau de la mer. Et pourtant, les plantations de quinoa continuent de pousser dans la région !
Tout à coup, le chauffeur s’arrête, coupe le moteur, et ouvre le capot. On devient inquiets mais Iggy nous avait déjà fait le coup de la panne, donc quand il commence à verser de l’eau dans le moteur on est rassurés. Le temps est tellement sec que même le véhicule a besoin de refaire le plein d’eau ! On refait un arrêt pas loin, à la « vallée des rocs », un lieu qui rappelle un peu certains parcs de l’Ouest Américain. Mais sans le visitor center 🙂
Lieux fantastiques, on est presque seuls au monde (un autre 4×4 passera, mais c’est tout) alors qu’on s’attendait un peu à une autoroute touristique, mais il semblerait que les gens préfèrent faire une boucle un peu plus à l’ouest, et dédaignent le Sud Lipez. Tant mieux pour nous.
Rencontre avec la population locale
Oui, quand on regarde vaguement, il ne semble y avoir que de la pierre ici, mais il y a mieux que ça. Regardez plutôt qui apparaît dès qu’on observe un peu plus attentivement !
Chloé a filmé la scène : nous avons découpé une tomate pour attirer la viscache… Et une seconde est venue nous rejoindre ! On a beau être très haut en altitude, il y a encore un peu de végétation également.
Mais ce ne sont pas les seuls animaux que nous avons vu. Il y a aussi régulièrement, bien sûr, des lamas et des vigognes (sortes de mélange entre un bambi et un alpaga).
Nous continuons notre expédition en passant devant de nombreux lacs de toutes sortes de couleurs. On découvre enfin des étendues entières de flamingos !
Les paysages sont magnifiques ! Seb avait bien raison de nous inciter à venir en Bolivie ! Les oiseaux volent bas, peut être à cause de l’altitude et de la raréfaction de l’air ? De mon côté, chaque mouvement devient un peu plus fatiguant. Il faut respirer fortement pour ne pas perdre son souffle. Les filles aussi sentent la fatigue de l’altitude. Heureusement personne n’est malade !
On arrive en fin de journée à un refuge, où nous passerons la nuit. Ici, électricité limitée à 2 heures, douche froide (payante). Les toilettes sont à l’intérieur, ce qui est déjà pas mal, car il fait vraiment froid ! On va dormir à 4400 m d’altitude environ.
Mais laissons les filles présenter cet endroit incroyable, au milieu du désert de haute montagne !
Mais juste avant d’aller dormir (on est épuisés), quelques photos des étoiles et de la voie lactée.
Réveil glacial et records d’altitude
Se réveiller en pleine nuit parce qu’on manque d’air, ça fait un peu bizarre ! Mais quand on sait qu’il suffit de quelques bonnes respirations, on sait se rendormir facilement. Au petit matin, réveil glacial : il n’y a bien sûr pas de chauffage dans le refuge, et le petit feu de la veille a bien vite perdu son énergie. Un thé ou un maté chaud font du bien ! Les feuilles de coca sont aussi ajoutées dans la boisson chaude… (effet placebo très efficace) Il est 4h30 du matin, nous repartons pour la suite de l’expédition !
Ce matin, on part avant le lever du jour pour assister aux premières lumières au moment d’observer un ensemble de magnifiques geysers. Au petit matin, les vapeurs de souffre sont teintées d’une lumière totalement surréaliste. La boue expulse des bulles de gaz à l’odeur nauséabonde, mais le lieu est totalement magique.
Nous sommes maintenant à un peu plus de 4920 mètres d’altitude : le GPS est formel ! Le froid est vraiment présent, heureusement le soleil est là et nous réchauffe. A cette altitude, marcher un quart d’heure est épuisant.
Les geysers de cet endroit sont vraiment plus intéressants que ceux de la Nouvelle-Zélande. Ici, pas de barrière, l’accès est gratuit, et la quantité de geysers est énorme ! Les Maoris peuvent retourner jouer aux hobbits… Des dizaines de cratères fumants ou « gloupant », on se croirait dans un univers de science-fiction. Le seul inconvénient est qu’il fait tellement froid que la vapeur se colle à l’objectif de la caméra qui du coup a du mal à faire le point : désolé, une partie de cette vidéo sera donc floue. Bien sûr, on ne va pas mentir, il y a 3 autres véhicules de touristes en même temps que nous. C’est quand même normal vu l’ambiance hallucinante de cet endroit, et ce n’est rien par rapport à ce qu’on avait subi à Rotorua. Ayant également déjà visité les geysers d’Islande, je peux attester que ceux de Bolivie sont en haut de ce top-3.
Encore une petite panne, une énième source chaude et du joli désert, et on arrive au bout de la route.
Un frontière au milieu de nulle part : bienvenue au Chili !
Cette expédition va se terminer, car nous sommes maintenant arrivés à la frontière de la Bolivie et du Chili. La limite de Hito Cajón passe ici à plus de 4100 m d’altitude (une paille après ce qu’on a fait), et est nettement moins terrifiante que celle qui marquait l’entrée en Chine. Ici, pas de mirador, pas de barbelés, pas même un muret. Une bicoque est occupée par deux officiers : un flic et un douanier. On doit s’acquitter d’une taxe pour quitter le pays (bien que minime, elle n’est hélas qu’une officialisation de la corruption qui se pratiquait depuis bien longtemps aux postes frontière dans ce pays), et nous avons notre fameux « coup de tampon« . Pour celui de l’entée au Chili, ça sera un peu plus loin. Et voilà donc à quoi ressemble donc la frontière ! La petite colline à côté culmine à 5900 mètres, on dirait pas !!
Descente aux Enfers
On change de véhicule, et le nouveau chauffeur qui nous emmène jusqu’à San Pedro de Atacama est un grand fada. La route est quasiment une immense ligne droite qui descend du poste frontière jusqu’au désert d’Atacama, 2000 mètres plus bas (en altitude, en longueur la route fait 40 km, exercice : calculez l’angle et le pourcentage de descente…) et donc disais-je, notre chauffeur n’a clairement jamais eu de cours sur le frein moteur. Donc, il freine au pied. Au bout de la moitié de la descente, ça sent le métal chaud et le véhicule prend petit à petit de la vitesse… Tous les deux ou trois km, il y a au bord de la route des voies « d’urgence » en gravillons, vous voyez le genre. Mais le gars semble avoir l’habitude, parce qu’il laisse avancer le truc à pleine blinde, et que finalement on arrive sur le replat sans problème. Juste avec un bon coup de stress.
Bienvenue au Chili !
Et on va faire quoi à San Pedro de Atacama, temple du tourisme industriel ? Visiter le désert ? Meunon, on a bien mieux de prévu !…
6 réflexions sur « Expédition en Bolivie : on va plus haut ! (article long) »
ça change de Valmeinier pour l altitude :p
nettement !!
super les sulfatars on trouve les mêmes à Myvatn en Islande.
Quels paysages !
Nouvel attrait pour l’Amérique du Sud …
Pour une prochaine vie !
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